Rien ne va plus entre la Turquie et l’UE. Dernier scandale en date, l’absence de siège réservé à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen forcée de s’asseoir en retrait sur un canapé lors d’une rencontre officielle. Illustre sentinelle de la cause des femmes issues de l’élite, la Commission européenne qui vantait initialement « un agenda Turquie-UE plus positif » dénonce un scandale : lors de la rencontre Charles Michel, président du Conseil européen, a pu, lui, bénéficier d’une chaise et côtoyer de près celui qui se prendrait pour un souverain ottoman. La Turquie dénonce des « accusations injustes ». Différents protagonistes ont poussé des cris de moineaux, d’autant qu’Erdogan vient de retirer la Turquie de la Convention d’Istanbul censée protéger juridiquement les femmes contre les violences. Tout en se gardant de bien de prendre la défense des féministes de Turquie et des opposantEs pourchassés par Erdogan, le Conseil de l’Europe parle de « nouvelle dévastatrice ».
De l’autre côté, l’Union européenne, qui donne des milliards d’euros à la Turquie pour financer la retenue de millions de réfugiéEs sur son sol, accuse Erdogan de ne plus reprendre les migrantEs ayant réussi à atteindre les îles grecques. Il y a quelques semaines Macron affirmait sa crainte : « Si vous dites du jour au lendemain : nous ne pouvons plus travailler avec vous [les dirigeants turcs], plus de discussions, ils ouvrent les portes et vous avez 3 millions de réfugiés syriens qui arrivent en Europe ». 3 millions de réfugiéEs, l’équivalent de 0,4 % de la population du continent européen qui font d’Erdogan la police aux frontières de l’Europe-forteresse. Mais bien au-delà, face à l’effondrement de l’économie turque, il y a du business à faire pour les européens. Face aux actions d’Erdogan, les populations de Turquie ne peuvent malheureusement rien attendre des dirigeants européens pas plus que celles de Syrie, Transcaucasie et Libye où Turquie et grandes puissances se concurrencent et s’affrontent sur le dos des peuples.