Mi-avril, à Bucarest, en Roumanie, des représentants de cinq partis — Budoucnost de Tchéquie, le Mouvement Social d’Ukraine, Szikra de Hongrie, Razem de Pologne et Demos de Roumanie — ont donné une conférence publique.
L’objectif de la réunion était de discuter des spécificités des problématiques rencontrées dans la région autant que de tracer des perspectives communes et d’être solidaires les uns des autres en cette période sombre.
Yasmine Najime de Budoucnost a soutenu que « le système actuel s’est depuis longtemps épuisé. Il montre ses vraies couleurs dans nos pays par un conservatisme extrême, la perte des droits fondamentaux, la privatisation des services publics et le refus d’interagir avec nos voisins sur un pied d’égalité. Mais nos économies et nos régions sont liées pour toujours et nous sommes très heureux de retrouver autour de nous des groupes avec les mêmes objectifs et valeurs, qui nous soutiennent autant que nous les soutenons ».
Victoria Pigul de Sotsialnyi Rukh a déclaré : « Nous avons constaté un énorme déséquilibre dans la représentation des intérêts de l’Europe centrale et orientale dans les instances de l’Union européenne. […] Nous avons besoin d’une association politique à part entière qui défendrait les intérêts de l’Europe orientale et centrale dans le domaine de la politique, de l’économie et de la sécurité en Europe et sur la scène internationale ».
Restaurer un espace d’espoir et d’émancipation
Lili Vankó de Szikra a expliqué que son parti « croit fermement qu’en unissant nos forces avec les mouvements et les partis progressistes de la gauche verte de notre région, nous pouvons restaurer un espace d’espoir et d’émancipation en Europe centrale et orientale, mettant fin à des décennies de restructuration néolibérale de l’État et à la destruction de chaînes de solidarité ».
Zofia Malisz, du Razem, a expliqué : « Nous avons persévéré et nous nous sommes professionnalisés, passant de mouvements populaires contestataires ou de mouvements à enjeu unique à des organisations politiques bénéficiant de solides acquis. Nous nous concentrons sur la reconstruction des liens sociaux et des structures détruites par la transformation néolibérale, par exemple en soutenant fortement le mouvement syndical. Le résultat est qu’une gauche moderne a émergé en Europe centrale et orientale qui propose des solutions concrètes, socialement et écologiquement durables ».
Claudiu Krechun, de Demos de Roumanie, a expliqué que : « l’adhésion à l’Union européenne a aidé nos démocraties et nos économies, mais avec certaines limites et inconvénients, mais nous ne pouvons pas demander à l’Union européenne de résoudre tous nos problèmes, nous devons prendre nos responsabilités et nous devons agir. Entre l’ordre économique néolibéral défaillant et les dérives autoritaires nationalistes-conservatrices, nous devons défendre une véritable Europe sociale et une économie qui fonctionne pour tout le monde, pas pour quelques chanceux ».
La lutte contre l’impérialisme russe continue d’arrache-pied en Ukraine et, face à cette urgence ressentie bien au-delà des frontières ukrainiennes, cette réunion contribue à poser des jalons résolument tournée vers l’émancipation des peuples et le progrès social.