Depuis le 27 octobre 2021 les sans-facs et leurs soutiens, organisés en assemblée générale, occupent le bâtiment où sont les bureaux de l’équipe présidentielle de l’université Paris-Nanterre pour exiger leur inscription dans la filière de leur choix.
Tous les ans, la sélection à l’entrée de l’université, en licence ou en master, s’accentue et touche principalement les enfants d’ouvrierEs et d’immigréEs. À l’université Paris-Nanterre, il existe une tradition militante de lutte contre cette sélection, mais cette année le conflit étonne par sa longueur et son intensité.
Une présidence autoritaire
Alors que les sans-facs ne demandent plus que 21 inscriptions, dans une fac qui se targue d’être ouverte et inclusive et qui compte plus de 32 000 étudiantEs, Philippe Gervais-Lambony, président de l’université, multiplie les interventions autoritaires : plus de 400 000 euros dans des vigiles privés et des huissiers depuis le 27 octobre, insultes homophobes, islamophobes et sexistes des vigiles, coupure d’électricité et de chauffage pendant plusieurs jours en plein hiver, utilisation de vigiles pour empêcher des militantEs de passer leurs partiels, tentative de bloquer les occupantEs dans le bâtiment en mettant une voiture devant leur unique porte de sortie, arrachage au kärcher des affiches dénonçant la politique de la présidence.
L’équipe présidentielle et la droite universitaire investissent des moyens hors normes car ils veulent infliger une défaite politique aux sans-facs et à ceux qui se battent en actes contre la sélection sociale. Ils craignent que la tradition de lutte se renforce et qu’une victoire des sans-facs jette les germes d’une mobilisation étudiante plus massive contre ce modèle d’université élitiste et libéral.
Contre la sélection
Néanmoins, les sans-facs sont soutenus par un arc large d’organisations syndicales et politiques et d’associations, ainsi que de responsables politiques, d’Olivier Besancenot à Julien Bayou en passant par Elsa Faucillon et Éric Coquerel. Avec l’appui d’un comité de soutien, les sans-facs ont fait le choix de s’adresser aux étudiantEs, aux personnels et aux différentes organisations pour fédérer autour de leur lutte contre la sélection.
Dans un contexte où Macron déclare à demi-mot qu’il faut augmenter les frais d’inscription et où le gouvernement veut imposer un nouveau Parcoursup à l’entrée du Master, il faut une grève étudiante nationale dans les universités, comme en 2018 où les étudiantEs ont gagné le retrait de la hausse des frais d’inscription pour les étudiantEs étrangers dans une large majorité des universités. Une victoire des sans-facs donnerait confiance aux étudiantEs pour se battre contre leur projet. Dans cette perspective, les sans-facs et leurs soutiens appellent à une deuxième rencontre nationale des étudiantEs en lutte le 13 février dans le bâtiment occupé !
Vous pouvez les aider en donnant à leur caisse de solidarité1 ou en écrivant des motions de soutien de vos syndicats ou organisations, et en participant à leurs prochaines échéances. Si vous souhaitez les soutenir davantage, ou même rejoindre et appuyer leur occupation, contactez les sans-facs, les militantEs du NPA Jeunes 92 ou l’Unef Tacle Nanterre sur les réseaux sociaux !