François Hollande a prononcé ses vœux à la jeunesse le 23 janvier à Grenoble, ville où la ministre de l'Enseignement supérieur Geneviève Fioraso s'est illustrée dans son œuvre de rapprochement des universités et des entreprises.Le même jour, Vincent Peillon a présenté son projet pour l'enseignement secondaire : des parcours individualisés et la mise en adéquation de l'orientation avec « les besoins prévisionnels des entreprises ». Loin de donner accès à des suivis personnalisés et à des enseignements adaptés aux besoins de chaque jeune, cette individualisation accentue les inégalités et l'adaptation aux besoins spécifiques d'un poste, voire d'une seule entreprise. Des représentants patronaux siégeront même dans les conseils d’administration des lycées pour « aider » à proposer des projets. Et ce n'est sûrement pas avec les cours d'« éducation morale et laïque » que les élèves apprendront le droit du travail !Chair à patronSelon un rapport de l'Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) rendu début janvier, 22,5 % des 18-25 ans sont pauvres (contre 13,5 % de la population). Hollande a beau annoncer une « réforme originale et lourde » sur l'accès au logement des jeunes, sa « garantie universelle et solidaire des risques locatifs » n'est rien d'autre qu'une amélioration du Loca-pass… qui existe depuis les années 50 !Jean-Marc Ayrault a annoncé des mesures plus concrètes le 21 janvier, avec son « plan quinquennal » contre la pauvreté. Dans la lignée des contrats « de génération » et « emplois d'avenir », le Premier ministre veut créer dans les zones urbaines sensibles des « emplois francs », c'est-à-dire exonérés de cotisations sociales. Un « contrat d'insertion » est également prévu pour 100 000 jeunes non qualifiés de 18 à 25 ans, qui s'engageront à accepter n'importe quelle offre d'emploi pour toucher 450 euros de RSA.Les organisations les plus à l’offensive contre le Contrat première embauche (CPE) en 2006, notamment l'Unef, refusent toute initiative contre le gouvernement, quand elles ne le suivent pas carrément. Dans les lycées, les facs et les boites, il est temps de regrouper les jeunes qui refusent l'alternative chômage-précarité !JB Pelé
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