Publié le Mercredi 8 mars 2023 à 11h42.

Féminisme : une marche de nuit des plus invisibiliséEs

Lundi 6 mars à Paris, la marche de nuit féministe en non-mixité meufs-trans-PD-gouines a ouvert le bal d’une semaine de mobilisations historiques !

Comme toutes les veilles de 8 mars depuis plusieurs années, une marche de nuit était cette année appelée par l’Assemblée féministe Paris-Banlieue, qui envisage la grève féministe non seulement comme une grève dans le salariat mais aussi comme une grève de tous les aspects de la vie : celle du travail reproductif, des tâches domestiques, des soins, de l’éducation des enfants, etc. 

La volonté de prendre la rue de nuit envoie un signal fort : se réapproprier ces espaces qui ne sont pas des plus safe et dont les femmes et minoriséEs de genre doivent s’effacer.

Dans le contexte de la mobilisation massive contre la contre-réforme des retraites, avec appel de l’intersyndicale à bloquer le pays le 7 mars, les féministes ont avancé la marche de nuit. Il leur tenait à cœur d’être au début d’une semaine de mobilisations qui s’annoncent fortes et déterminées. Plus de 7 000 militantEs ont défilé entre l’Opéra Garnier et l’Hôtel de ville.

Manifestation intersectionnelle

On le sait les femmes seront plus impactées par cette contre-réforme, mais le caractère intersectionnel de cette manifestation révèle l’inclusion et la visibilité dans le mouvement féministe des personnes LGBTI, raciséEs, en situation de handicap, précaires, travailleurEs du sexe, ainsi que de la solidarité à toutes les formes de résistance, aux peuples opprimés, notamment aux PalestinienEs, et aux révoltes en cours (Iran, Kurdistan, Pérou…). Sans compter la radicalité des mots d’ordre.

Après des prises de parole de plusieurs collectifs, le flashmob des Rosies, une performance chorégraphiée des camarades iraniennes en solidarité avec la révolution en cours, les cortèges se sont élancés aux sons de slogans radicaux contre le gouvernement, le capitalisme, la police, les violences sexistes et sexuelles, et l’extrême droite, etc.

De « Siamo tutti antifascisti » à « Jin, Jihan, Azadî» en passant par « Anticapitalistes ! Antipatriarcat ! » cette manifestation de femmes et LGBTI déterminées était aussi très festive, avec des chorales, une batucada et beaucoup de musique aussi, car danser = vivre ! Et le 8 mars, ça continue !