Les déclarations de Bayrou sur LCI lundi 27 janvier, dignes d’un quelconque chroniqueur de CNews, marquent une étape : « Dès l’instant où vous avez le sentiment d’une submersion, de ne plus reconnaître votre pays, […] c’est dans cette zone qu’on se trouve […]. »
Le « coming out » raciste d’un politicien bourgeois de centre droit en dit long sur le processus d’extrême droitisation accélérée. Il faut dire que Bayrou a dans ses bagages le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui vient de tenir aux préfets un discours hallucinant sur les « quatre cercles de feu » qui menaceraient la France : « L’immigration non maitrisée », le « narcobanditisme », la « délinquance du quotidien » et « l’islamisme ». Dans la pensée rance de Retailleau les quatre « cercles » sont bien sûr liés les uns aux autres.
Ce n’est pas une surprise que Retailleau soit un raciste islamophobe : il avait exprimé sa volonté d’étendre le « champ de la laïcité » aux sorties scolaires et aux compétitions sportives, sans parler de l’interdiction du voile à l’université. S’il est amusant de voir un catholique intégriste comme lui, ardent défenseur des crèches dans les mairies, parler de laïcité, cela démontre une fois de plus le dévoiement de ce concept en instrument de répression raciste et de division de notre classe.
Ancien cavalier bénévole au Puy du Fou, fervent soutien de la Manif pour Tous, celui qui n’a pas hésité à supprimer des subventions à des associations LGBT lorsqu’il présidait la Région Pays-de-la-Loire a plus d’une corde à son arc. Il vient de remplacer, le 23 janvier, la circulaire Valls, qui était déjà un concentré d’injustice, afin de durcir les conditions de régularisation pour les sans-papiers (7 ans de présence contre 5 ou 3 ans de façon exceptionnelle). Le tout en « saluant le combat » du collectif faussement féministe mais réellement fasciste Némésis. Et avant de s’emparer du triste meurtre d’Elias pour pour réclamer une réforme de la justice des mineurs. Il est temps de stopper Retailleau et ses semblables et leurs rêves de croisades moisies. Pour cela il faut construire une riposte unitaire et une alternative politique, c’est ce à quoi nous allons employer nos forces dans la période qui vient, avec toutes celles et ceux qui le voudront.