Avec la complicité de Le Pen et du RN, le gouvernement Barnier engage une nouvelle étape dans la casse sociale : augmentation des impôts, gel des salaires, menace sur les jours fériés et les revenus sociaux, attaques en tout genre contre la fonction publique ! Et la curée ne s’arrête pas là…
Avec la bénédiction du gouvernement, le patronat s’est engagé dans une nouvelle vague massive de licenciements.
Licenciements
Depuis le début de l’année, pas moins de 180 plans de licenciements ont entrainé 150 000 suppressions d’emplois. Ils sont le plus souvent portés par de gros groupes, dont les profits explosent, comme Auchan, Michelin, MA France, Valéo, Renault, Sanofi, GE Vernola, Airbus, Nexity ou Vencorex !
Face aux patrons qui, après avoir pris l’argent public, s’en vont, les travailleurEs s’organisent pour préserver leur outil de travail. La question de la reconversion des emplois doit se poser pour produire autrement, moins, avec moins de déchets et de pollution, en fonction des besoins de la population et de l’urgence écologique et non des profits (voir pages 3 et 6).
Fonction publique menacée, salaires réels en baisse, pauvreté aggravée
Dans les entreprises publiques, la privatisation se poursuit, comme à la RATP où Pécresse a commencé le saucissonnage de l’entreprise, en concédant de premières lignes de bus à de grands groupes privés. À la SNCF, c’est la filière fret qui doit être démantelée au 1er janvier 2025, afin de pouvoir être privatisée !
Si les profits et les licenciements explosent, les salaires sont en berne. En 2022, les salariéEs du privé ont perdu 1 % de pouvoir d’achat, puis 0,8 % en 2023, et selon l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) il faut s’attendre à une nouvelle baisse en 2025. La fonction publique est particulièrement concernée, avec un gel désormais perpétuel du point d’indice, dont les effets vont être aggravés par la suppression annoncée de la Gipa (garantie individuelle du pouvoir d’achat). Cerise sur le gâteau, l’annonce gouvernementale des 3 jours de carence et de la diminution du remboursement des arrêts maladie.
Les réformes successives de l’assurance chômage et des retraites n’ont fait qu’aggraver la situation des plus précaires. Selon le rapport du Secours catholique rendu public le 14 novembre, « la réforme de l’assurance chômage a fait basculer une partie des chômeurs vers l’inactivité, comme les jeunes actifs ». En France, le taux de non-recours au RSA atteint 36 % en 2023, soit dix points de plus qu’en 2010.
Les premières victimes de ces politiques de démantèlement de la protection sociale et des services publics, ce sont les plus pauvres, et parmi eux les femmes sont majoritaires. Toujours d’après le rapport du Secours catholique, « les femmes sont les premières victimes de la pauvreté. Elles représentent 57 % des personnes rencontrées ».
La résistance s’organise !
Dans le contexte de violence sociale, il y a donc encore plus de raisons de manifester à l’occasion de la journée contre les violences faites aux femmes. Les manifestations s’organisent le samedi 23 novembre, pour réclamer une loi-cadre contre les violences sexistes et sexuelles (voir page 5).
Sur le front des licenciements, la résistance s’organise. À Cholet, Clermont ou Pont-de-Claix, grèves et manifestations se sont mises en place sur les sites concernés, avec des mobilisations qui ont permis des convergences entre les entreprises en lutte. La journée nationale appelée par la CGT le 12 décembre peut permettre d’unifier ces luttes.
Dans la SNCF, un premier appel à la grève est lancé pour le 22 novembre, avec dans la foulée un préavis de grève reconductible à partir du 11 décembre. Dans la fonction publique, une large intersyndicale appelle à une journée de grève le 5 décembre. Le mois de décembre nous offre la possibilité de faire converger les colères, car on est plus forts lorsqu’on est plus nombreux !
Dans les Antilles, les marches contre la vie chère sont aussi une bataille de l’ensemble des travailleurEs.
Tous les possibles sont ouverts, car jamais un gouvernement de la Ve République n’a été aussi faible que celui de Barnier et jamais aucun président de la République n’aura été aussi désavoué que Macron. Après le puissant mouvement de lutte contre la retraite à 64 ans, puis la constitution et le succès du NFP, c’est maintenant dans la rue que va se jouer notre combat contre la casse sociale et tous les grands projets inutiles de la course aux profits.
La rédaction