Le nouveau report du procès de Jacques Chirac a donné lieu de la part des médias et de la classe politique à un grand concours d’hypocrisie. À en croire ces bonnes âmes, un tel procès même tardif « abîmerait la fonction présidentielle ». Et puis, il serait indécent de harceler ainsi un « vieil homme » pour des faits très anciens… C’est oublier un peu vite que si Chirac doit affronter la justice alors qu’il a effectivement un âge avancé, c’est surtout parce qu’il a pu bénéficier d’une véritable impunité pendant près de 20 ans ! Encore ne devrait-il rendre des comptes – on commence à en douter ! – que pour une toute petite partie des méfaits qui furent ceux du « système Chirac » lorsqu’il tenait la mairie de Paris. En ce qui concerne les dossiers les plus lourds – comme le racket des HLM ou celui de la rénovation des lycées parisiens – la justice fort complaisante a épargné l’ancien président. On notera aussi avec intérêt – et dégoût… - que la gauche a toujours apporté sa contribution à la protection de Chirac. C’est Roland Dumas, ancien ministre socialiste, qui, en tant que président du Conseil constitutionnel, a organisé « juridiquement » l’impunité présidentielle. Et c’est Georges Kiejman, lui aussi ancien ministre socialiste, qui assure aujourd’hui sa défense (avec d’autres avocats)…