Après l’assassinat de Clément Méric, plus de 80 associations, organisations syndicales, partis politiques et mouvements antifascistes se sont mobilisés à Paris et dans une trentaine de villes de régions pour rappeler que le fascisme tuait et qu’il fallait le combattre. Ces mobilisations doivent marquer le début d’un combat unitaire, large contre le fascisme et l’extrême droite.Mercredi 5 juin, Clément Méric, membre de Solidaires ÉtudiantEs et de l’Action antifasciste Paris-Banlieue, a été assassiné par des militants des Jeunesses nationalistes révolutionnaires. Quelques jours plus tard à Argenteuil, une jeune femme voilée a été violemment agressée par des skinheads. Le 15 juin à Lyon, jour de la marche des fiertés, deux membres du GUD sont les auteurs d'une agression raciste. La veille, toujours à Lyon, trois militants antifascistes qui collaient des affiches ont eux aussi été pris à partie par des militants d’extrême droite. Samedi 24 juin à Agen, deux jeunes festivaliers ont été agressés par sept skinheads très proches de Troisième voie du sinistre Serge Ayoub… La liste des violences perpétrées par des fascistes, homophobes et racistes continue à s’allonger, comme si ces derniers avaient aujourd'hui un sentiment d’impunité, aidés sans aucun doute par le climat politique de ces derniers mois, de ces dernières années.Et ce n’est pas « la défaite au goût de victoire » du FN dimanche dernier lors de la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot qui va embellir la situation. Cette élection confirme la progression électorale du Front national qui double ses voix entre les deux tours, montrant ainsi l’inefficacité des appels au « front républicain », un front qui revient à faire passer la droite dite « républicaine » comme un bouclier contre l’extrême droite. Alors que ces dernières années, l’UMP a largement repris les thèmes du FN, donnant ainsi toujours plus de crédit à son discours. Quant au Parti socialiste, ce dernier ne considère visiblement pas sa politique anti-sociale ou les affaires de Cahuzac comme la cause de son échec. Ce serait la faute au « beau temps »...
Après des mobilisations en demi-teinteL’extrême droite ne doit pas pouvoir parader dans la rue et y agresser qui elle veut. Il doit y avoir une réaction collective pour l’en empêcher. Cela passe aujourd'hui par la construction d’un mouvement de masse qui pèse sur le rapport de forces général, qui montre que, contre l’extrême droite, nous pouvons nous mobiliser massivement dans l'unité.Malheureusement, les manifestations et rassemblements de ce week-end n’ont pas été à la hauteur de cet enjeu. Certes, des rassemblements et manifestations ont eu lieu dans une trentaine de villes, mais globalement ils ont été plus petits que ceux qui avaient eu lieu au lendemain de l’assassinat de Clément. À Paris, même si la manifestation a rassemblé environ 8 000 personnes, nous pouvons regretter que les organisations syndicales n’aient pas fait le plein, tout comme certaines organisations politiques de la gauche de la gauche qui ces derniers mois ont pourtant prouvé qu’elles pouvaient mobiliser…L’enjeu reste important et, à l’initiative de Solidaires, la réunion unitaire du 3 juillet sur les suites à donner est importante. Pour notre part, nous y défendrons la nécessité de mettre en place un cadre national, large et unitaire, pour continuer la lutte contre le fascisme et l’extrême droite.
Sandra Demarcq