Entre les grandes manœuvres à « gauche » vite remballées et la menace de l’extrême droite, la campagne de notre candidat Philippe Poutou vise à rassembler toutes celles et ceux qui luttent et ne se font pas d’illusions sur les institutions, bien au-delà de l’élection…
«Il est temps de se réveiller », estimait Arnaud Montebourg la semaine dernière dans les colonnes de Libération. Tout à coup, l’ancien ministre semble prendre la mesure du rapport de forces dans cette élection présidentielle. Cinq candidats à gauche, tous au plus bas dans les sondages à commencer par lui (vraiment bas), face à des idées d’extrême droite toujours plus présentes dans le débat politico-médiatique ; cinq candidats dont aucun ne pèse plus de 15 %, quand Le Pen et Zemmour cumulent à eux deux près de 30 %.
Il faut dire que l’annonce faisait suite à une semaine dense comme une nuit d’hiver : entre l’annonce officielle de la candidature d’Éric Zemmour, les résultats du congrès de LR, plaçant en tête Valérie Pécresse et Éric Ciotti, et pour finir les violences vis-à-vis des jeunes militantEs de SOS Racisme à Villepinte… il y avait de quoi s’inquiéter du climat politique, en effet !
Pas de programme commun sur les ruines de la social-démocratie
Alors Montebourg, sauveur suprême (sic !), s’est dit « prêt à offrir [sa] candidature à un projet commun et à un candidat commun ». Sur quoi, Anne Hidalgo a joué son va-tout de parti ex-leader de la gauche et pris l’initiative d’un appel à l’union, vite brocardé et rejeté par tous les autres…
Il n’y a bien eu pour se réjouir de ce théâtre d’ombres que les partisans de la Primaire populaire. Las, c’était compter sans la brutale réalité.
Sur les ruines de la social-démocratie, aucun des cinq candidats présents, que ce soit Mélenchon, Jadot, Roussel, Hidalgo ou Montebourg, ne peut prétendre être le rassembleur sinon « naturel », du moins « légitime ». Une situation résumée par un fin connaisseur de la situation, François Hollande lui-même, pour qui « l’union n’aurait de sens que sur un programme commun, or on sait que ce n’est pas le cas ». Point à la ligne, fermez le ban !
On ne bricole peut-être pas un programme en deux jours (quoique), mais si les dangers étaient pris au sérieux par ceux qui veulent nous représenter, la question de l’union mériterait que les candidatEs s’y attardent… un peu ! Non ?
Manifestement, non ! Et la séquence apparaît comme une farce au cours de laquelle les sondages ont plus compté que la politique. Chaque candidat a bien compris qu’il allait prendre un bouillon, mais faire de la politique a moins compté… que d’aller à la soupe !
L’extrême droite infuse
Pendant ce temps-là, Macron se prépare à un deuxième mandat pour détruire encore davantage les services publics… et la protection sociale. La présence massive de l’extrême droite dans cette campagne n’est en rien une entrave pour lui. Au contraire !
L’extrême droite se montre toujours plus forte et décomplexée, infusant depuis trop longtemps et toujours plus largement. Le racisme, la xénophobie, l’islamophobie sont brandies de plus en plus souvent comme des solutions non seulement par Zemmour, Le Pen mais aussi par une partie de la droite et par une certaine gauche protectionniste.
Les sondages en cours donnent des ailes aux réactionnaires de tout poil. Leur présence dans les médias légitime chaque jour un peu plus leurs discours, au point de séduire de plus en plus de travailleurEs déçus par une gauche totalement déconnectée de leur quotidien.
Le poids idéologique est tel qu’il influe sur la marche de l’État, toujours plus autoritaire, et risque demain de le faire toujours plus, notamment en matière d’accueil des migrantEs ou de contrôle plus général des populations (comme avec le pass sanitaire).
Un projet anticapitaliste dans la campagne du NPA
Pour contrer ces dangers démocratiques, répondre à l’urgence sociale et écologique, la campagne de Philippe Poutou et du NPA est à des années-lumière de celle de la « gauche » : loin de faire croire que la solution réside dans les institutions ou dans un bon président, Philippe Poutou et les porte-parole du NPA écument les meetings en défendant la nécessité de prendre collectivement nos affaires en main…
Nous ne prétendons pas nous insérer dans une quelconque course à l’hégémonie, mais à notre échelle, avancer avec les jeunes et les travailleurEs vers une société juste, débarrassée de la haine, de l’exploitation ou des calculs mesquins.
Notre programme n’est pas électoral. Notre programme est un projet politique que nous défendons au quotidien. Il est anticapitaliste et révolutionnaire. Il vise à jeter les bases d’une nouvelle société et à rassembler les jeunes et les travailleurEs qui aujourd’hui veulent lutter contre les inégalités sociales, sanitaires, économiques, écologiques et démocratiques en répartissant les richesses à l’échelle du monde et en ouvrant les frontières. En cela, il est bien différent de tous les programmes électoraux de la gauche… Et on n’a pas l’intention de s’endormir !