Publié le Mercredi 7 décembre 2022 à 22h44.

L’« antiterrorisme » ou la répression politique des inculpéEs du 8 décembre

Le 8 décembre 2020, après des mois de surveillance, en pleine période de contestation de la loi Sécurité globale, a eu lieu une vague d’interpellations à Toulouse, Cubjac (Dordogne), Vitry-sur-Seine, Plestin-les-Grèves (Côtes d’Armor) et Rennes.

Neuf personnes ont été embarquées, 7 ont été mises en examen. Ce sont des militantEs, des anarchistes, des camarades, des amiEs. Expression d’un État sécuritaire qui criminalise nos luttes et terrorise les militantEs. Les inculpéEs du 8 décembre ont subi la violence carcérale, l’isolement, la surveillance, les interrogatoires, l’arbitraire.

Terroriste ? Construction politique...

L’instruction judiciaire a pris fin le 26 août dernier. Le 26 novembre marque la fin de la période pendant laquelle les inculpéEs et leur défense pouvaient apporter des éléments complémentaires. Le parquet national anti­terroriste a envoyé ses réquisitions. Le juge a maintenant jusqu’au 26 décembre pour décider sous quelle juridiction nos camarades vont être jugéEs : antiterrorisme ou droit « ordinaire ».

La distinction entre les deux ne dépend pas de la nature des actes reprochés. Non, la spécificité de l’antiterrorisme tient à ce que le pouvoir attribue aux accuséEs des intentions à caractère politique. Un même « acte » peut relever du droit ordinaire ou du terrorisme, selon l’intention que l’État attribue aux personnes inculpées : une infraction peut devenir un acte terroriste si les juges estiment que ses motivations sont politiques, au sens où elles s’attaqueraient à l’État dans ses fondements.

Concernant les « faits » reprochés : après 9 mois de surveillance, puis des mois d’instruction, toujours le même dossier vide et la même fiction : un « groupe » (en réalité des personnes qui ne se connaissaient pas toutes) qui organise des « entrainements paramilitaires » (en fait des parties d’air soft) pour « commettre des actions violentes à l’encontre de membres de forces de l’ordre et de militaires » (c’est-à-dire des bribes de conversation et de paroles enregistrées de type « ACAB »).

Ne pas les laisser nous diviser

Agiter le spectre du terroriste vise à isoler nos camarades alors que la répression sociale nous concerne touTEs. Caméras de « sécurité » partout, fichage généralisé, lois antisociales et sécuritaires, construction de prisons, violences policières, contre-réformes de ­l’assurance chômage ou des retraites, lois racistes, dissolution d’associations, interdictions de manifestations, répression anti-syndicale, et très récemment encore 4 grévistes du Réseau Transport Électricité accusés de cyberterrorisme en bande organisée, etc.

Appel à soutien

Dans les jours qui viennent va se décider, selon les intentions que le pouvoir va prêter à nos camarades, comment ils et elles vont être jugéEs. On doit être là pour se mobiliser et les soutenir, en se tenant informéEs1, en participant aux actions des comités de soutien (par exemple à Rennes2) et en participant aux frais d’avocat3.

Le NPA répondra présent.