Publié le Dimanche 7 mars 2010 à 18h57.

Le 14 mars, votez et faites voter pour les listes soutenues par le NPA

Si l'on en croit les sondages deux éléments marquent cette campagne, l'abstention et la poussée du PS.

Le parti des abstentionnistes a en effet le vent dans le dos. Il y a comme un air de suffrage censitaire dans le pays... C'est aisément vérifiable pour quiconque va distribuer un tract dans la rue, le désintérêt pour ce scrutin est très important. Il l'est d'autant plus chez celles et ceux ceux qui sont préoccupés à la fois par leur situation présente et par les nuages qu'ils voient s'amonceler sur leur avenir.

Pourtant, il faut le dire partout autour de nous, l'abstention ne sert que les partis qui se succèdent au pouvoir et qui portent précisément la responsabilité de la situation dans laquelle se trouvent les classes populaires. S'abstenir pour protester n'est en réalité qu'une autre façon de se résigner. Pour protester utile, il faut protester fort !

Le PS et ses listes semblent faire un tabac auprès de ceux qui vont aller voter les 14 et 21 mars. Là non plus rien de surprenant. Le ras-le-bol de Sarkozy est tel, que la volonté de lui infliger une défaite cuisante prend de l'ampleur chaque jour. Franchement, il vaut mieux ça que l'inverse. Mais il ne faut pas oublier que chaque fois que le PS exerce le pouvoir, il mène des politiques qui ne se différencient pas beaucoup de celles de la droite. C'est le PS et ses alliés qui, depuis 2004, gèrent 20 régions sur les 22. Difficile pour Martine Aubry et les présidents de ces régions de démontrer en quoi leurs administrés sont sensiblement mieux lotis que les alsaciens et les corses qui vivent dans des régions UMP. Le PS aux commandes n'a pas protégé les populations contre le rouleau compresseur de Sarkozy.

Ce sont des partis socialistes qui aujourd'hui organisent une cure d'austérité dramatique pour la jeunesse, les travailleurs et les retraités de la Grèce au Portugal en passant par l'Espagne. Alors pas de chèque en blanc au PS et à ceux qui vont s'allier avec lui. Les régionales sont une élection à deux tours. Il faut battre la droite, mais pour battre les politiques de droite, il faut une gauche de combat !

Et le NPA dans tout cela ? Même s'il y a des différences entre les régions et que l'on sent ces derniers jours une remontée au fur et à mesure que notre campagne s'amplifie, les sondages indiquent que nous ne sommes pas surs de passer la barre des 5 % nécessaire pour obtenir des élus. Cela demeure pourtant notre objectif. Il est vrai que la situation ne nous aide pas. Le vote dit « utile » en faveur des grands partis, la concurrence avec le choix de l'abstention dans la jeunesse et les classes populaires sont des éléments qui ne nous facilitent pas la tâche.

Et il y a cette décision de présenter une camarade, Ilham Moussaid, portant un foulard islamique, qui, bien qu'elle n'engage que le Vaucluse et en rien l'ensemble du NPA, a pris un ampleur nationale en raison d'une tempête médiatique qui visait à y réduire le sens de notre campagne. Parmi ceux qui se sont déchainés, on trouve les principaux dirigeants de l'UMP qui cherchent à détourner l'attention des questions sociales en attisant le racisme et l'islamophobie. Sans rapport avec l'UMP évidemment, cela a aussi jeté le trouble auprès d'une partie de nos électrices et électeurs qui semblent y avoir vu un accroc aux principes laïcs et féministes. Réaffirmons-le encore, le NPA est un parti 100 % féministe. Nous savons que le foulard est un signe d'oppression, utilisé par les trois monothéismes au long de l'histoire pour marquer la soumission des femmes, même si de n'est pas le sens qu'y donne notre camarade Ilham. Nous n'abdiquons en rien de la laïcité et n'avons pas de leçons à recevoir de partis au pouvoir qui accordent de somptueuses subventions à des lycées confessionnels.

Faire élire des anticapitalistes dans les conseils régionaux, c'est possible. Le NPA mène une campagne de terrain dynamique, sous ses propres couleurs ou en soutien à des listes unitaires qui ont pu voir le jour chaque fois que possible. Il défend un plan d'urgence pour faire face à la double crise écologique et sociale, et le décline en propositions anticapitalistes pour les conseils régionaux.

Il faut tout faire que toutes ces listes passent la barre des 5 % indispensable pour obtenir des élus. Des élus en prise avec les mobilisations sociales et écologistes. Des élus inflexibles qui voteront sans hésiter contre les choix antiécologiques, contre les budgets antisociaux, les cadeaux aux entreprises qui licencient et aux lycées privés. Des élu-e-s tenaces, qui agiront pour que les fonds publics ne soient consacrés qu'à l’action publique, les transports publics de qualité gratuits, les lycées publics.

Alors le 14 mars, votez et faites voter anticapitaliste ! Votez pour les listes soutenues par le NPA !

Fred Borras