Après la vingtaine de perquisitions à Bruxelles ce week-end, 600 000 euros ont été retrouvés au domicile de l’élue au Parlement européen, Eva Kaili (parti socialiste grec). En tout, avec l’argent saisi chez l’ancien eurodéputé Pier Antonio Panzeri, la police a récolté 1,5 million d’euros. Quatre personnes sont écrouées et inculpées pour « appartenance à une organisation criminelle, blanchiment d’argent et corruption ». Les soupçons se portent vers Doha. Le Qatar aurait financé la députée socialiste (destituée le 13 décembre par le Pasok) pour qu’elle et son entourage fassent du lobbying en sa faveur.
L’objectif a été atteint, puisqu’Eva Kaili a affirmé récemment que « le Qatar est un précurseur en matière de droits du travail ». Panzeri, de son côté, avait déclaré en avril 2019 que le Qatar pouvait désormais être considéré comme « une référence en matière de droits humains ». Une parole de poids, pour celui qui, spécialiste des droits humains et des pays arabes, a siégé de 2004 à 2019 et a été membre de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen et présidé la sous-commission des droits de l’homme en 2017. Il a su monnayer ses « compétences » !
La corruption des éluEs, moralement condamnable, est l’expression d’un système politique véreux aux ordres des patrons, des riches et du profit. Sa banalité ne devrait pas nous faire oublier que la démocratie mérite mieux qu’un vote tous les cinq ans, sans aucun contrôle sur les éluEs. Ces dernierEs devraient être révocables, être élus par des assemblées locales, rendre compte de leurs travaux et de leurs décisions au plus près des besoins de la population.
Cooptations, élections-spectacles largement financées par de riches entrepreneurs, professionnalisation de la politique, mandats à rallonge… sans limite ni contrôle, la démocratie mérite mieux ! Elle pourrait s’exercer dans les quartiers, dans les entreprises, dans toutes les assemblées dont les travailleurEs et les jeunes se doteraient pour concurrencer des institutions au service des patrons, des impérialismes, du Qatar et de tant d’autres lobbys. À nous de prendre nos affaires en main !