Les manifestations du 1er mai 2009 ont été une grande réussite. Si l'on excepte la vague de manifs antifacsistes énormes de l'entre deux tours de la présidentienlle en 2002, on avait pas vu ça depuis longtemps.
Le gouvernement, par la voie de Roger Karoutchi, s'est empréssé de minimiser la portée de cette journée, insistant sur le fait qu'il y avait moins de monde dans la rue que le 19 mars. Malgré ces rodomontades, le gouvernement sait bien que comparer le 1er mai au 19 mars est une entourloupe. Il sait très bien que le 1er mai (jour chômé) est par définition peu favorable aux déplacements pour amener les manifestants en raison de l'absence totale de transports en commun. Il sait très bien que le 1er mai tombait cette année un vendredi, offrant un pont de trois jours. Le gouvernement sait très bien qu'un tiers du territoire était en fin de vacances de printemps. Et il sait aussi que la réussite de ce premier mai est un révélateur supplémentaire de la colère populaire contre les licenciements, l'exploitation, la vie chère.
Reste que pour bloquer les attaques antisociales, pour imposer au gouvernement et aux patrons des mesures favorables aux salarié-e-s, à la jeunesse, il va falloir pousser plus fort encore. Les dirigeants des principales centrales syndicales doivent se réunir lundi. Nous souhaitons que le front unitaire se maintienne et qu'il durcisse le ton, en appelant à généraliser les luttes, les grèves, en donnant de nouveaux rendez vous qui favorisent la mobilisation, construisent le rapport de forces.
Nous avons aussi proposé l'organisation d'une marche unitaire pour l'interdiction des licenciements. Nous ne voulons pas en faire un gadget. Ni une opération d'autopromotion. C'est une proposition sérieuse que nous soumettons en tant que force partie prenante à part entière du mouvement social. Ce sont d'abord les salarié-e-s des boites concernées qui ont la légitimité pour en donner une traduction concrète.
Nous savons que partis et syndicats n'ont pas la même fonction. Mais nous refusons que la coupure entre les deux soit aussi nette. Le NPA assume avec fierté le rôle qu'il joue dans les entreprises, les universités avec de plus en plus d'éfficacité. La victoire la plus éclatante a été obtenue par le LKP en Guadeloupe, un front très large, incluant des formations politiques et affichant une radicalité revendicative qui n'a fait peur qu'au gouvernement.
Le NPA a beaucoup servi de "cible à fléchettes" ces derniers jours. Quand les coups qui pleuvent contre nous viennent de nos vrais adversaires, la droite ou le grand patronat, elles nous paraissent.logiques. Quand cela vient des Mailly, Thibaut ou Chérèque, ça nous laisse pantois. N'ont ils rien d'autre à faire alors que chaque jour qui passe 3000 travailleurs sont licenciés ?
Ceci dit, toutes ces critiques sont aussi le signe que les idées défendues par le NPA progressent. Comme progresse son implantation, sa présence militante.. Dans tous les cortèges en France, des plus petites aux plus grandes villes, c'etait visible à l'oeil nu et la presse l'a souvent noté.