Pour ces élections législatives, le NPA présentera près de 350 candidatEs qui défendront des mesures d’urgence sociales et écologiques en totale indépendance vis-à-vis du PS.Les élections législatives sont désormais les 3e et 4e tours de l’élection présidentielle. Mais celles de juin 2012 se dérouleront dans un contexte marqué par l’accélération de la crise à l’échelle européenne et par une double urgence, celle de la lutte contre l’austérité et celle du combat contre la montée de l’extrême droite.
Les 350 candidatEs présentéEs ou soutenuEs par le NPA défendront des mesures pour refuser l’austérité, même si elle se nomme désormais rigueur. Les salaires, les retraites, les minima sociaux doivent être augmentés immédiatement de 300 euros et ne pas être inférieurs à 1 700 euros. Pour lutter contre le chômage il faut bien sûr interdire les licenciements mais aussi réduire le temps de travail à 32 heures et embaucher massivement dans les services publics de la santé, l’éducation, le logement, les transports... Débarrassés de Sarkozy, il nous reste maintenant à nous débarrasser de toutes ses contre-réformes et à imposer par exemple la retraite pleine et entière à 60 ans, avec 37,5 annuités.
Ces réponses à l’urgence sociale sont incompatibles avec le pacte budgétaire européen comme avec le remboursement de la dette publique. Pour empêcher le système financier de continuer de nuire, il n’y a pas d’autre solution que de réquisitionner les banques, de les unifier dans un service public bancaire unique sous le contrôle de leurs salariéEs et de la population. L’urgence sociale n’annule pas, bien au contraire l’urgence écologique, l’urgence de sortir du nucléaire et de lutter contre le réchauffement climatique, l’urgence d’exproprier les grands groupes de l’énergie pour constituer un service public sous contrôle public et social afin de préserver et développer l’emploi, gérer l’énergie comme un bien public accessible à toutes et tous.
Ici comme dans toute l’Europe et singulièrement en Grèce, le rejet des partis qui ont mis en œuvre les politiques d’austérité fait le lit de l’extrême droite. Pour lutter contre la montée du Front national, il faut bien évidemment lutter sans concession contre l’austérité, c’est le sens du bouclier social que nous défendons, il faut aussi ne rien lâcher contre le nationalisme, le racisme et la xénophobie, contre les politiques sécuritaires et liberticides, pour la solidarité internationale et les droits des peuples, contre le sexisme et l’homophobie, pour l’égalité des droits. Nous mettons en avant l’exigence de la régularisation de tous les sans-papiers, du droit de vote pour tous les résidentEs à toutes les élections.
Hollande a été élu président grâce à la puissance du rejet de Sarkozy. Mais ni son discours, ni le programme des candidatEs députéEs socialistes, ni l’exemple des gouvernements socialistes de Grèce ou d’Espagne ne peuvent laisser espérer autre chose qu’une austérité de gauche. Si nous laissons faire, nous savons que cette politique laissera le champ libre à l’extrême droite et à la droite. Marine Le Pen se présente d’ores et déjà comme l’opposition et le recours à droite. La course de vitesse est engagée. Il est indispensable que se construise une opposition de gauche à Hollande, à sa politique, à ceux qui gouverneront avec lui. La campagne pour les législatives est aussi l’occasion de débattre des suites. Les candidatEs présentés ou soutenuEs par le NPA veulent porter à la fois la nécessité de la plus totale indépendance vis-à-vis du gouvernement Hollande parce qu’il est impossible d’allier la défense de mesures d’urgence avec un quelconque soutien à un tel gouvernement ou une telle majorité et la volonté de construire cette opposition de gauche unitaire.
Christine Poupin