Le plan de relance de Sarkozy consiste essentiellement à éponger les dettes des banques et à alléger les charges des patrons. Les faibles revenus n’auront rien.
Les mauvais indicateurs s’accumulent pour l’économie française. La production industrielle des trois derniers mois connus a baissé, en moyenne, de 6,5 % en un an et de 26 % pour l’industrie automobile. Patrick Devedjian, bombardé ministre de la Relance, admet que les prévisions gouvernementales ne sont pas crédibles et tous les économistes prévoient désormais une récession en France en 2009 et une forte augmentation du chômage.
Le plan de relance annoncé en décembre par Nicolas Sarkozy, et voté le 8 janvier par les députés, a un montant affiché de 26 milliards d’euros. Ils s’ajoutent aux 360 milliards du plan de sauvetage des banques, aux 20 milliards du fonds d’investissement stratégique et aux 22 milliards d’aide aux PME, soit, au total, 428 milliards, selon Devedjian. Ce montant est contesté et divers économistes évaluent à 50 ou 60 milliards d’euros les sommes effectivement déboursées, dont plus de la moitié (33 milliards) seraient allés aux banques.
Ceux qui sont vraiment dans le besoin n’auront que des miettes. Les familles à bas revenus, concernées par le revenu de solidarité active, se verront allouer une prime exceptionnelle de 200 euros. Cette mesure de pure charité n’aurait qu’un budget de 760 millions d’euros.
Il faut aujourd’hui des mesures d’urgence pour augmenter le pouvoir d’achat des salariés, des chômeurs, notamment des jeunes qui ne sont pas indemnisés, et des retraités. Ces augmentations doivent être associées à une interdiction des licenciements. Même certains députés UMP sont conscients des déséquilibres des plans gouvernementaux et le rapporteur du budget, Gilles Carrez, a évoqué la nécessité de trouver un milliard d’euros supplémentaires pour soutenir les ménages modestes. Mais Sarkozy ne l’a pas entendu, se bornant à annoncer, le 7 janvier, de nouvelles aides aux banques qui vont continuer à empocher de l’argent tout en refusant d’accorder des crédits.
Le PS prépare un « contre-plan » mais il n’est même pas certain qu’il inclue une hausse du Smic autre que symbolique. Le Parti de gauche propose un « plan de relance écologique et social » avec des mesures particulièrement vagues sur les salaires, les allocations chômage et les suppressions d’emplois. On y lit que la hausse du Smic devrait être compensée par de nouveaux allégements de charges pour les PME. Le « plan d’urgence » du PCF est un peu plus précis et argumenté, même s’il y aurait matière à discussion sur de nombreux points. Pour notre part, en tant que NPA, nous avons avancé nos propositions (lire
Rouge
n° 2281 du 8 janvier 2009) et nous sommes ouverts à la discussion sur les mesures à prendre avec toutes les organisations de gauche. Mais ce qui sera déterminant, c’est l’énergie et l’unité que nous mettrons à soutenir les luttes et à donner un prolongement à la grève générale du 29 janvier.