Le 14 mars arrive vite et la campagne bat son plein dans la région Centre. C’est une région diversifiée, avec des zones d’agriculture intensive et un secteur industriel fortement soumis à la logique de compétitivité internationale. 38 % des salariés du secteur industriel travaillent dans une entreprise multinationale, et beaucoup d’autres sont salariés d’un sous-traitant de multinationale. Les délocalisations pleuvent et l’année 2010 ne s’annonce malheureusement pas meilleure que les précédentes. La lutte exemplaire des Philips de Dreux a des échos dans toute la France, parce qu’ils ne se sont pas résignés et ont montré que la lutte peut payer. Puis surtout, ils nous ont montré une voie, comme l’ont fait les Lip dans les années 1970. Ils ont osé prendre le contrôle de la production. Ils ont rappelé aux travailleurs ce que devrait être une entreprise démocratique : une association de travailleurs qui produisent et vendent, et plus largement, qui décident de leur production, qui gèrent eux-mêmes leur usine. Qu’on l’appelle entreprise autogérée ou socialisée, peu importe, à l’heure de la crise chronique du capitalisme, c’est cette entreprise qui représente l’avenir. Un autre avenir possible. Lors du meeting de campagne du NPA à Dreux, deux ouvriers de Philips étaient à la tribune, dont Manuel Georget, tête de liste pour l’Eure-et-Loir. Ils ont été vivement applaudis par les militants et sympathisants présents. Michel Lasserre, tête de liste régionale, a rappelé que pour tenter d’éviter les délocalisations de production, le conseil régional PS-PC-Verts accordait des subventions aux entreprises. Des millions d’euros ont été ainsi versés à des entreprises qui font du profit et ont donc en grande partie terminé dans la poche de leurs actionnaires. Des millions d’euros que les entreprises ramassent d’une main tout en délocalisant de l’autre. Le NPA dénonce ce gaspillage de fonds publics ainsi que ces élus qui tiennent un discours de gauche pendant les campagnes électorales et engraissent les actionnaires quand ils sont à la gestion. La première mesure que nous défendons sera d’arrêter ces subventions qui ne créent aucun emploi durable. L’argent ainsi récupéré sur le budget pourra alors servir pour créer des emplois durables et socialement utiles, dans l’économie solidaire, dans les services publics. La région doit jouer un rôle social en créant des structures adaptées, en formant des personnels pour apporter de l’aide aux personnes en difficulté. Il y en a de plus en plus avec la crise du capitalisme : des personnes âgées, des jeunes, étudiants ou sans emploi, des femmes seules avec des enfants, des gens faisant face à des handicaps personnels. Comme on le voit, les sources de créations d’emploi ne manquent pas quand on envisage une gestion anticapitaliste des régions.
Crédit Photo
JMB