Vers 16h30 lundi 16 janvier, une explosion et un incendie se sont produits à l’usine Bolloré Logistics de Grand-Couronne, en périphérie de Rouen (Seine-Maritime). La zone touchée est un entrepôt de batteries au lithium adjacent à un entrepôt contenant 70 000 pneus, qui ont également pris feu.
La population n’a été prévenue qu’à 18 heures par le système d’alerte de la Métropole de Rouen. Comme il y a 3 ans et demi lors de l’accident industriel de Lubrizol – Normandie Logistique, les autorités font preuve d’un grand laxisme à l’égard des milliardaires.
Mensonges et complicité de l’État
Il n’y a pas eu de consigne de sécurité de la métropole, celle-ci demandant simplement d’éviter le secteur. La Préfecture quant à elle a utilisé les mêmes ficelles qu’au moment de Lubrizol : « les fumées ne sont pas toxiques », rassurez-vous… Ajoutant ce coup-ci que le site n’étant pas classé Seveso, il n’y avait pas lieu de s’inquiéter. Cependant, ce n’est pas parce que le site n’est pas classé que la fumée dégagée par l’incendie est inoffensive ! Les piles au lithium en brûlant libèrent leur électrolyte avec des gaz particulièrement toxiques et corrosifs, notamment du phosphore, du fluor et du lithium. Les pneus en se consumant émettent des HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques). Il faut noter malgré le déni des autorités que les capteurs d’ATMO Normandie chargés de mesurer la qualité de l’air ont enregistré un fort pic des particules PM10 le soir de l’incendie et qu’elles sont dangereuses à elles seules ! En raison de la toxicité des fumées, brûler des pneus est bien sûr interdit. De même que les incendies domestiques liés aux batteries au lithium sont réputés pour être extrêmement dangereux. Mais lorsque le feu est gigantesque et causés par les milliardaires Buffet ou Bolloré, il semble que, les effets toxiques s’annulent… Les milliardaires ne produisent d’après l’État que des fumées aussi inoffensives que des pets de licorne !
Prévention et protection ou déni et complaisance ?
Encore une fois, la sécurité des personnes touchées n’est pas garantie : pas de consigne de confinement, pas d’évaluation des risques encourus par les riverains et les pompiers. Près de quatre ans après l’incendie de Lubrizol, les habitantEs n’ont toujours pas été informé.es des moyens de se protéger en cas de sinistre. Il n’y a actuellement aucune information sur la cause de l’incendie. Cependant, la question du risque industriel, alors que les accidents sont en augmentation, est à nouveau mise en lumière. Et pour des raisons bien identifiables : il y a un manque d’investissement des entreprises et un non-respect des normes. De plus l’État démantèle consciencieusement les services chargés du contrôle des sites industriels. empêchant de sanctionner véritablement les entreprises qui ne poursuivent que le profit.
Produire moins, produire mieux sous contrôle de la population
Pour contrôler comment et dans quelles conditions les produits industriels sont élaborés, il est nécessaire d’exproprier ces entreprises et de les placer sous le contrôle des travailleurEs et du public. Mais au-delà, à l’heure de l’urgence écologique il nous faut réfléchir collectivement à l’utilité des produits élaborés : plus de batteries pour plus de voitures électriques, est-ce vraiment le monde que nous voulons ? Pour une transformation révolutionnaire de la société dans une perspective écosocialiste il faut affirmer haut et fort dans toutes les luttes à venir : Les vies et notre environnement valent clairement mieux que tout leurs profits !