Publié le Mardi 18 novembre 2014 à 15h29.

Médecine du travail : la santé des salariéEs bafouée ?

Sous couvert des nouvelles mesures du « choc de simplification », le gouvernement compte s’attaquer au premier semestre 2015 à la médecine du travail, dans le droit fil des désidératas du patronat.

En premier lieu, il s’agirait, sous couvert d’une statistique bidonnée (un taux de visite de 15 % alors qu’il est en fait de 70 %) de confier les visites médicales obligatoires aux médecins généralistes.Le gouvernement veut également clarifier la notion d’aptitude avec réserves, au motif que certaines restrictions constitueraient une inaptitude de fait. En classant demain sommairement les salariéEs entre aptes et inaptes, il en serait fini ou presque de l’obligation de mutation ou d’adaptation d’un poste de travail compatible avec la santé du salariéE jugé inapte à son précédent emploi… Et les prestations, actuellement prises en charge par les employeurs, seront-elles à la charge de la Sécu ?

De droite à gaucheDe la sorte, on veut davantage miner la spécificité de la médecine du travail qui, outre une formation spécialisée, peut émettre des préconisations qui s’imposent à l’employeur.Ces attaques ne sont pas nouvelles : ainsi, la droite, en son temps, avait fait passer le délai de  la visite périodique, sauf surveillance médicale renforcée, de un à deux ans. La prétendue gauche, elle, ne se contente pas seulement de gérer la pénurie des services de santé au travail, mais elle veut répondre à « l’insécurité juridique » que subiraient ces pauvres patrons… les mêmes qui menacent de descendre dans la rue début décembre, alors qu’Hollande et sa politique les gavent comme jamais !Syndicats de médecins du travail et salariéEs doivent s’unir pour contrer cette funeste réforme.

LD