Le week-end dernier tous les salariés d’Airbus France ont reçu chez eux une lettre de la direction leur indiquant le montant de la prime de participation : environ 150 € !
Lundi, tout le monde en discutait sur la chaîne à Clément-Ader (Airbus Toulouse) : « Vraiment on se fout de nous ! » Là-dessus, FO, le syndicat majoritaire, a distribué un tract reproduisant la lettre ouverte qu’il a envoyée à la direction pour demander « des mesures compensatoires » par rapport au montant de la prime. Tout le monde s’est senti encouragé pour débrayer.
Après la pause repas, les travailleurs en ont discuté entre eux et ils ont décidé d’aller faire débrayer les autres postes de la chaîne d’assemblage. Les uns après les autres, les travailleurs des autres postes ont rejoint les premiers qui avaient débrayé et ils se sont retrouvés à environ 400 dans le hall devant les Ressources humaines à Clément-Ader. Une délégation a été reçue et même le responsable du site était gêné par le montant de la prime.
L’explication c’est qu’« il n’y a pas beaucoup de bénéfice » parce qu’ils provisionnent « les futures pertes de l’A400M et de l’A380 » ! Eh bien ! les travailleurs ont expliqué à ces messieurs que ce n’est pas à eux de payer les erreurs faites au plus haut niveau du groupe, que les actionnaires vont se partager 160 millions d’euros et que du fric il y en a : EADS a accumulé une trésorerie nette de 9 milliards d’euros ! Ils leur ont dit de faire passer le message : ils veulent une prime exceptionnelle de 1500 euros, c’est-à-dire l’équivalent de la prime d’intéressement qu’ils doivent toucher en juin.
Dans la foulée l’usine de Saint-Eloi et la chaîne de l’A320 ont débrayé aussi.
Pour le moment tout le monde considère que la balle est dans le camp de la direction qui s’est engagée à répondre rapidement. Les travailleurs d’Airbus attendent donc…
Correspondant, le 31 mars 2009