Sur le piquet de Vaux-le-Pénil en Seine-et-Marne, chaque fût symbolise une semaine de grève. Ce sont six braseros qui ont été installés ce lundi 4 octobre : un peu d’anticipation pour montrer la détermination.
Dans la zone de Melun comme à Sénart (77), la direction du groupe Transdev a tenté des négociations par dépôt. In extremis, vendredi dernier, elle a fait mine de céder sur une des revendications fondamentales : que chaque heure passée au travail soit payée. Avec une arnaque qui l’autorisait cependant à ne pas payer les heures supplémentaires. Le tour de passe-passe n’a pas pris et, à l’unanimité, les grévistes ont rejeté la proposition et entamé la 5e semaine de grève.
Pas question de céder pour des miettes
Même si chacun a un œil sur ses finances, ce qui domine c’est que la grève continue de s’étendre. Cette semaine a été riche en bonnes nouvelles venues de régions : Bouguenais (44), Toulouse, Lyon, Bretagne… les préavis de grève et les mouvements ponctuels ou illimités se multiplient. Chez Transdev, Keolis ou RATP Dev peu importe, c’est tout le monde du transport public qui est touché. Avec à chaque fois les mêmes causes : l’offensive patronale pour augmenter le temps de travail et les cadences sans augmenter les salaires, voire en baissant les primes. Parfois cette offensive prend la forme juridique des appels d’offres comme en Île-de-France, d’autre fois ce sont des accords de performance collective (APC). Peu importe la manière, l’enjeu est que les grands groupes se gavent !
Dans ces conditions, pas question de céder pour des miettes. Les grévistes de Transdev Île-de-France ne sont pas des moineaux, mais des salariéEs qui ont lancé un mouvement qui prend une ampleur nationale. Le 5 octobre, ils avaient prévu de se montrer dans les cortèges parisiens avec leurs banderoles. Le 6 octobre, convergence vers le dépôt de Chelles (77) qui entre dans la danse. Et le 7 octobre déplacement pour s’adresser aux conducteurEs du plus grand dépôt Transdev d’Île-de-France, à Villepinte, pour les inviter à rejoindre le mouvement.
Transdev sent la pression. Le directeur régional qui a concocté l’accord « socle » scélérat qui permet cette offensive contre les conditions de travail en Île-de-France a été débarqué la semaine dernière. À chaque dépôt qui bascule dans la grève, c’est tout l’édifice de la fausse ouverture à la concurrence qui en prend un coup. Jusqu’à ce que Transdev cède et acte une défaite qui sera aussi celle des deux autres grands patrons du secteur, Keolis/SNCF et la RATP.