La mobilisation des salariés de la zone Rive droite de Bordeaux, autour de Bassens-Ambès, a commencé jeudi 14 au petit matin devant les docks pétroliers d’Ambès (DPA), quatrième dépôt européen de carburants qui approvisionne 47 départements. Le blocage avait été décidé la veille en assemblée générale interprofessionnelle autour de l’union locale CGT, FO et FSU, auxquels s’est joint Solidaires. Des militants de la CNT étaient aussi sur le piquet. Aucun camion n’a pu entrer ou sortir durant la journée, un barrage filtrant étant installé sur le rond-point du site et des milliers de tracts diffusés aux salariés de la zone industrielle qui ont massivement manifesté leur soutien au blocage. Alors que onze raffineries sur douze et de nombreux dépôts étaient en grève, dès jeudi soir, l’Élysée a fait connaître sa volonté de les débloquer, pour empêcher le mouvement de s’étendre et la pénurie de s’installer, bien que le mouvement était très largement soutenu dans l’opinion. Vendredi, à 6 heures, une quinzaine de cars de CRS avec tout leur attirail anti-émeute a donc investi les lieux derrière le préfet de Gironde qui a menacé de faire charger ses troupes si du renfort arrivait sur le site. Au même moment, la presse annonçait le déblocage par la force du terminal de Fos (Bouches-du-Rhône). L’équipe militante présente a décidé de se replier, mais a maintenu toute la journée l’occupation du rond-point avec barrage filtrant et distribution de tracts. Révoltée par la réponse musclée de Sarkozy au mouvement, elle a appelé à une assemblée à 11 heures, relayée par l’UD-CGT. Tous les militants et syndicats et près de 300 militants d’autres secteurs en lutte sont passé apporter leur soutien, avec une très forte présence des cheminots en grève de SUD-Rail, CGT et Unsa, de l’éducation avec des profs de lycées en grève, aux côtés des Ford, de territoriaux des communes avoisinantes, de l’AIA, de militants des boîtes de transport… Un repas chaud, livré sur le site par la municipalité de Lormont a rendu le moment très convivial, celle d’Ambarès ayant, elle, fourni les infrastructures dès le début du blocage. L’ambiance était au beau fixe, l’intervention des flics ne faisant que renforcer la détermination à continuer avec d’autres actions ou à retenter le blocage du dépôt. Lundi 18, la mobilisation reprenait avec les routiers de la zone qui bloquaient la plateforme d’approvisionnement des hypermarchés Auchan, empêchant tous les camions d’entrer et de sortir. La journée s’est terminée par un tractage massif appelant à étendre la grève et à la manifestation du 19. C’est en assemblée interprofessionnelle que se décideront les futures actions pour amplifier encore le mouvement. Bernard, Christine et Monica