28 octobre 2008 — Agriculture
Comme toutes les activités humaines, l’agriculture n’a pas échappé aux effets dévastateurs du capitalisme.
Le modèle productiviste, qui nous a été imposé par les politiques agricoles successives, fait la faillite des petites et moyennes exploitations, et précarise toujours plus le travail des paysans, qu'ils soient salariés ou exploitants agricoles.
De la même façon que dans le secteur industriel, la spéculation sur les biens alimentaires, sur le travail des salariés et des exploitations à taille humaine, sont les produits des industriels de l'agriculture (producteurs à la recherche de taux de profits maximums), qui n'ont plus rien decomparables avec un paysan. Cette spéculation qui détruit les fermes de nos territoires les unes derrière les autres est encouragée par un système de répartition des aides agricoles totalement inadaptées – 80 % des aides vont à 20 % des agriculteurs, sans aucun plafonnement.
L’échec social et économique, pour le plus grand nombre des paysans, du modèle agricole que nous connaissons n’est pas de la seule responsabilité du pouvoir politique( de droite comme de gauche) et du modèle capitaliste ; il est aussi le résultat d'une partie de la profession agricole,(les syndicats agricoles majoritaires favorables à la PAC) cogestionnaire de la politique agricole nationale depuis des décennies.
Il est urgent de s’orienter vers une politique de prix qui rémunère le paysan en rapport avec le prix réel de sa production, de répartir les aides d’une manière équitable à l’ensemble des productions pour limiter la taille des exploitations et en faciliter la transmission entre générations, de redéployer les aides agricoles vers des actions à caractère environnementales et écologiques, d'encourager le système de vente directe afin de limiter les prix en court-circuitant les différents intermédiaires,d'arrêter de subventionner les cultures énergétiques (culture de maïs destiné à brûler pour produire du chauffage par exemple) qui réduisent considérablement les surfaces agricoles réservées à l’alimentation humaine, et en finir avec l’agriculture productiviste qui n’a qu’unseul but, permettre à l'agro alimentaire, à la grande distribution et aux groupes agrochimiques d'accroitre leur profit.
Ce combat rassemblent ceux et celles qui veulent une agriculture de qualité qui fasse vivre, et non survivre, ceux qui la produisent.
Ce combat est celui de toute la population qui a besoin de produits de qualité; ce combat devra également passer par une augmentation du pouvoir d'achat et donc de tous les revenus.
Ce combat est celui de l'ensemble des Creusois qui défendent un aménagement équilibré du territoire auquel participe activement la vie paysanne. Il est donc également lié à la défense duservice public de proximité qui est le deuxième pied de la défense de nos territoires ruraux.