Lors de la conférence sociale des 20 et 21 juin, François Hollande a réaffirmé « sa volonté et sa conviction sur la possibilité d’inverser durablement la courbe du chômage à la fin de l’année ». Et pourtant, dans le même discours, il constatait que « le chômage ne cesse d’augmenter depuis 5 ans et que ça va continuer jusqu’à la fin de l’année ». Michel Sapin, ministre du Travail, confirme aussi l’inversion de la courbe pour la fin de l’année, tout en reconnaissant que « les chiffres du chômage ne sont pas forcément bons » !
Ils sont même carrément mauvais : 10,4 % d’entre nous sont chômeurs en mai et 10,7 % le seront en décembre... d’après les prévisions les plus modestes. Ce chiffre est nettement en dessous de la réalité puisqu’il ne prend en compte ni les travailleurs à temps très partiel, ni celles et ceux qui ont renoncé à toute recherche d’emploi, ni les 150 000 jeunes sortis du système scolaire sans diplôme et qui ne sont pas en formation ou à Pôle emploi… Et cela risque de durer, puisque 38 000 emplois ont été détruits au premier semestre et que 76 000 autres le seront avant la fin de l’année.
Alors, pour l’inverser cette courbe du chômage, quelles mesures extraordinaires le Président a-t-il sorti de son chapeau ? Quatre « mesurettes » : la création de 100 000 emplois d’avenir avant la fin de l’année ; une articulation entre le RSA et le salaire pour que ceux qui retrouvent un emploi ne soient pas lésés ; des contrats d’apprentissage avec promesse d’embauches ; le recrutement en urgence de 200 000 à 300 000 personnes sur les postes vacants… Bien loin de vrais contrats durable pour toutes et tous, de l’interdiction des licenciements et du partage des richesses, seuls objectifs à la hauteur des enjeux !La seconde courbe qui ne s’inverse pas non plus, c’est celle des mécontents de la politique de Hollande. D’après un sondage réalisé par l’Ifop au lendemain de la conférence sociale, 73 % des sondés ne lui font pas confiance. C’est la popularité la plus basse d’un Président de la République après un an de mandat ! Ce chiffre exprime un ras-le-bol qui devra se traduire en manifestations.
Inverser radicalement la courbe de nos mobilisations contre la politique d’austérité de ce gouvernement, et construire une opposition sur sa gauche : c’est comme cela que nous prendrons ensemble notre vie en main !
Roseline Vachetta