Près de 800 salariés sur l’aéroport de Roissy dans une manifestation réunissant toutes les catégories de personnels, d’Air France à Aéroports de Paris, aux nombreuses entreprises sous-traitantes, sûreté, bagages… Une manifestation nombreuse et combative, mais qui n’a pu déborder l’encadrement policier massif obligeant par exemple à laisser libre une voie de circulation. Un succès cependant, du niveau des manifestations opposées à la contre-réforme des retraites. Une manifestation où ont pu prendre la parole Nathalie Artaud et Philippe Poutou.
Plus de 400 à Orly, avec la jonction dynamique et massive des salariés de l’industriel Air France (250), et de ceux de l’aéroport. Manifestation qui a complètement débordé le dispositif policier. D’abord en envahissant et bloquant les quatre voies de la N7. Puis en faisant capoter la cérémonie d’accueil d’Angela Merkel, la chancelière allemande. Les manifestants, s’avisant de la présence au Pavillon d’honneur de nombreuses voitures officielles et de la Garde républicaine en tenue, ont changé de parcours. Et la Garde est remontée piteusement dans son car, tandis que les grandes portes du Pavillon se fermaient… Le cortège s’est ensuite dirigé vers Orly Ouest, avec de brefs affrontements avec les CRS, puis vers l’aérogare Orly Sud, dans lequel les manifestants ont réussi à pénétrer, les CRS n’étant plus assez nombreux pour garder toutes les portes.
Beaucoup de jeunes dans ces manifestations, beaucoup de colère. Dans toutes les entreprises confrontées aux attaques sur les salaires, à la précarisation et flexibilité, l’attaque contre le droit de grève unifie les salariés. Contre les patrons, contre ce gouvernement qui accentue les injustices, du fils de Sarko rapatrié par avion spécial pour une petite gastro, au nouveau PDG d’Air France qui démarre à un salaire d’embauche de 900 000 euros… alors que beaucoup de salariés peinent à boucler leur fin de mois. Les mouvements en province (Toulouse, Marseille..) ont été également bien suivis. La grève des pilotes et stewards est forte aussi, provoquant l’annulation de nombreux vols. Les convergences sont possibles mais se heurtent à de nombreux réflexes corporatistes qu’il faut surmonter. À l’image du comité central d’entreprise d’Air France qui se tient vendredi 10 février : ce jour-là, la direction d’AF va annoncer la dénonciation de la plupart des accords d’entreprise régissant la rémunération et le temps de travail de tous les personnels, sol et navigants, prélude à une offensive généralisée. En même temps, risque d’y être annoncée, la possible mise en faillite du CCE lui-même, du fait du retrait des cotisations des navigants à cet organisme. Prélude à une offensive généralisée contre les personnels, autant sol que navigants.
La mobilisation est bien partie, elle peut encore grandir ! Les anticapitalistes y tiennent toute leur place !
Jo Ghost