Publié le Jeudi 7 octobre 2010 à 22h51.

«ex-Ford» Blanquefort : rien n’est perdu !

Deux ans après, au même endroit, les « ex-Ford » ont envahi à nouveau le stand de la multinationale au Salon de l’automobile. C’est à 400 personnes, avec une majorité de salariés mais aussi des syndicalistes d’entreprises de Bordeaux, des habitants, des élus, qu’a été rappelée l’exigence de sauver tous les emplois.

Cette action symbolique a permis de faire entendre très fort qu’il n’était pas question de lâcher un combat lancé en 2007. Mais elle a permis aussi de redonner le moral. L’impact médiatique, le soutien des partis de gauche (Olivier Besancenot, Jean-Luc Mélanchon, Harlem Désir, Pierre Laurent, la porte-parole EÉ) venus au rassemblement devant le salon, le soutien des élus locaux acheminés par le train spécial, tout cela montre que la défense des emplois est l’affaire de tous. Dans l’usine le climat est moins à la résignation et il y a de la fierté à avoir ainsi manifesté. C’est parce que les salariés ne sont pas isolés que la perspective de s’opposer aux suppressions d’emplois devient crédible. Cela permet de changer la donne. Comme pour les retraites, c’est bien un front large qu’il s’agit de construire contre les licenciements. Les syndicats de l’usine étaient reçus deux jours après (4 octobre) au siège de Ford Europe à Cologne. La direction est en train de décider le transfert d’activité sur le site et dit même envisager une éventuelle reprise en main de l’usine. Il faut dire que le repreneur HZ a complètement échoué, aucun des projets promis il y a dix-huit mois ne s’est concrétisé. Ford affiche une confiance déçue. Du coup, la seule perspective viable est bien le rachat par Ford qui se trouve dans une position peu confortable après s’être engagé à maintenir tous les emplois. Un bras de fer s’est engagé entre la mobilisation des salariés impliquant les pouvoirs publics et une multinationale sous pression voulant préserver son image. Difficile de prévoir la suite des évènements. Mais une chose est sûre : c’est parce que les salariés maintiendront la pression que la situation pourra évoluer favorablement. Carlos Abrantes - Philippe Poutou