Juste avant les « fêtes », il semblait important au collectif « Plus jamais ça » d’organiser, à La Souterraine (Creuse), une manifestation concernant ce qu’on appelle les urgences sociales, environnementales et démocratiques. Le plus urgent semblait être la question sociale étant l’actualité de plusieurs entreprises dans le département et la région. Donc le collectif comprenant des associations, des syndicats avait décidé de faire un rassemblement et une manifestation contre les licenciements et les fermetures d’usines.
Près de 200 personnes se sont retrouvées le samedi 18 décembre, en plein froid mais sous le soleil. Il s’agissait de soutenir les salariéEs toujours en lutte de GM&S contre la menace de liquidation du site après des années de résistances et une succession de restructurations/reprises avec à chaque fois des suppressions d’emplois.
Convergence des noyaux contestataires et déterminés
Des délégations de salariéEs d’autres entreprises vivant le même scénario patronal et subissant exactement les mêmes menaces sous la forme de procédure de redressement-liquidation judiciaires. Et, au bout, des licenciements et, encore au bout, des fermetures de sites. Il y avait ainsi les Fonderies du Poitou ou encore Alliance Wheels (36), la fonderie de la SAM (12) et d’autres salariéEs de petites entreprises.
À 200, on ne refait pas le monde car cela ne pousse pas à l’optimisme. Le constat est facile à faire, on subit violemment les logiques capitalistes de course à la rentabilité, la crise sanitaire amplifiant le phénomène. Ce qui n’empêche que le ton reste à la résistance. De fait c’était un rassemblement militant, une sorte de convergence des noyaux contestataires et déterminés qui considèrent qu’on ne doit rien lâcher. Il est question de défense des emplois, ceux de l’industrie comme ceux des services publics ou autres emplois induits.
Donc on a évidemment parlé solidarité et coordination des luttes contre les licenciements comme d’une lutte politique, contre le droit de licencier, contre le pouvoir patronal de liquider. Il y a bien sûr la dénonciation des donneurs d’ordre comme Renault ou PSA qui laissent tomber volontairement les usines sous-traitantes pour produire ailleurs et moins cher. Et du coup, la solution de la réquisition des outils de travail et donc de la réappropriation par les salariéEs, avec l’objectif de reconversion pour produire ce qui est utile à la population, tout cela doit devenir des revendications essentielles car c’est la seule façon d’empêcher les catastrophes. Mais encore faut-il avoir la force de l’imposer, de bousculer les pouvoirs publics qui aujourd’hui laissent pourrir scandaleusement les situations.
La lutte des salariéEs et de la population, les liens entre tous les emplois privés comme publics, toutes les formes de résistance, tout cela est fondamental. Le rendez-vous de la Creuse fait partie de ces choses importantes aujourd’hui, entre cortège de manifestation et casse-croute café. Un moment de retrouvailles, de rencontres, de discussions et de préparation pour la suite.
Le collectif creusois réfléchit à la suite, avec d’autres moments de résistance à la rentrée. En tout cas, même si l’initiative du 18 décembre était modeste, l’humeur était bel et bien à continuer les batailles.