Les trajets augmentent à cause de l’allongement de la distance domicile-travail, de la suppression des services publics en campagne ou zones périurbaines, des activités quotidiennes. Au lieu de mener des politiques capables de réduire les émissions de CO2, tous les gouvernants favorisent les entreprises du BTP, les constructeurs de véhicules et les transporteurs routiers. Au détriment des plus pauvres qui ne peuvent payer leurs déplacements, comme le disent les Gilets jaunes.
Rouvrir les gares et les lignes de chemin de fer fermées
La politique du « toujours plus vite » a favorisé les lignes ultra-rapides (TGV, LGV), en siphonnant les budgets de la SNCF, faisant disparaître les gares et les lignes secondaires qui permettraient de circuler sur tout le territoire.
Développer les transports en commun, instaurer la gratuité
On a besoin de trains, de trams, de bus, nombreux, fréquents, publics, reliés à des plateformes de covoiturage, équipés pour transporter les vélos, en ville comme en zone rurale. Gratuits ! Pendant les pics de pollution, la gratuité pousse à utiliser les transports collectifs, donc diminue l’utilisation de la voiture. Le constat des villes et agglomérations qui l’ont mise en place est le même : la gratuité, ça marche !
Engager la reconversion de l’industrie automobile
Cette reconversion urgente vers les transports en commun doit se faire impérativement sans casse sociale en imposant la continuité du salaire et des équipes de production. La voiture individuelle est le symbole de la démesure du capitalisme. Ne prolongeons pas cette fuite en avant avec l’imposture de la voiture électrique.
Prendre le vélo au sérieux
Sa pratique reste marginale. Pourtant, il a été très populaire : il peut le redevenir ! Il faut y consacrer les moyens notamment en créant partout les parkings et aménagements de circulation nécessaires.
Priorité au fret ferroviaire et fluvial
En France, les marchandises circulent à 85 % sur la route, 9 % sur les rails, 2,3 % sur les fleuves. L’OCDE prévoit la multiplication par 4 des volumes transportés pour 2050. Il faut stopper cette évolution climaticide en diminuant le volume de marchandises sans rapport avec les besoins, relocaliser les productions, cesser les va-et-vient à travers le monde. Ce qui ne veut pas dire financer le ferroutage, les autoroutes ferroviaires et les TGV-fret qui servent plus à permettre aux camions de contourner les nœuds routiers (montagne, mer, Paris, Lyon) qu’à réduire l’impact des poids lourds sur l’environnement. Il faut avant tout accorder la priorité au fet ferroviaire et fluvial.
Comment financer ces mesures écologiques et sociales ?
▸ Augmenter le versement transport des entreprises.
▸ Réaffecter les budgets « transports » des collectivités et de l’État accaparés aujourd’hui par les voitures et les camions (parkings, autoroutes, rocades…) au fret ferroviaire et fluvial, aux bus, au vélo, à la marche à pied.
▸ Stopper les projets et chantiers autoroutiers qui visent le toujours « plus vite, plus loin » cher au productivisme, comme l’autoroute à l’est de Rouen, la LGV entre Limoges et Poitiers, le contournement de Strasbourg ou le canal vers le nord de l’Europe. Il est établi que ces infrastructures fonctionnent comme des aspirateurs à véhicules, augmentant le trafic jusqu’à saturation, au lieu de le fluidifier.
Pour cela, il faut faire converger les luttes de toutes celles et ceux qui, sur le terrain, lient les questions écologiques et sociales : marcheurEs pour le climat, zadistes, Gilets jaunes, syndicalistes…