Publié le Vendredi 22 février 2013 à 10h46.

PSA : les grévistes ne lâchent rien !

La semaine à Aulnay-sous-Bois a été marquée par la volonté de la direction de donner un coup d’accélérateur à son plan, entre autres en tapant sur les grévistes, entraînant une riposte des travailleurs. Un renforcement de la grève.Alors que la grève s’est renforcée le mardi 12 février, jour des prétendues négociations au siège de PSA avenue de la Grande-Armée (500 grévistes environ et à peu près autant d’arrêts maladie), la direction a tenté d’entamer la détermination des grévistes. D’abord la campagne médiatique diffusant l'idée – à grands coups de rapports policiers et d’interviews ministérielles – que, de Goodyear à PSA, les travailleurs qui s’opposent aux plans patronaux sont responsables des licenciements et manipulés par des militants syndicaux et politiques extrémistes. Ensuite, l’annonce qui a fait long feu de la « perte historique » de PSA (5 milliards pour 2012), tout le monde voyant bien qu’elle servait avant tout à justifier la fermeture d’Aulnay, alors qu'en Bourse le cours de l’action PSA continuait de monter ! Enfin l’intox annonçant que les syndicats avaient signé l’Accord proposé par la direction alors que le vote n’interviendra que fin mars.Les positions se clarifient. En effet, les organisations syndicales sont amenées à se prononcer de plus en plus clairement. SIA, FO et la CGC se sont dites favorables au projet de la direction mais qu’elles consulteraient les salariéEs. La CFDT et la CFTC doivent aussi consulter leurs adhérentEs. Et la direction poursuit les procédures de licenciement. Jeudi 14 février, les demandes de licenciement de deux grévistes déléguéEs du personnel, Agathe et Samir, ont été présentées au CE. Si les représentants de la CGT et SUD ont bien sûr voté contre, il s’est trouvé quatre élus pour s’abstenir, et deux élus pour Agathe, un pour Samir, pour l’approuver, ce qui est inédit depuis 1982 !Le nerf de la grèveLes grévistes restent déterminés à continuer d’empêcher la production, déjà en difficulté du fait des arrêts maladie (40 % reconnus par la direction), mais aussi à se faire entendre. Mardi 12 février, une centaine sont venuEs à Rueil au rassemblement des Goodyear avant de rejoindre ceux qui étaient allés directement « décorer » le siège de PSA, puis les magasins du groupe sur les Champs-Élysées. Les collectes de solidarité s’organisent comme au restaurant des territoriaux à Bobigny, avec le syndicat CGT d’AXA à la Défense, auprès des territoriaux du 94, au péage de Saint-Arnoult… Les grévistes ont besoin de 15 000 euros par jour pour payer leurs salaires. Le fric, c’est aussi le nerf de la grève !Après l’intervention des grévistes au stade de France lors du match France-Allemagne, puis une visite de 200 grévistes aux abords de l’Élysée, un médiateur, le directeur départemental du travail, a été nommé par le gouvernement. Reste à le faire accepter par PSA qui refuse depuis octobre toute réunion tripartite, afin de remettre sur le tapis la discussion du plan de ­restructuration et l’annulation de toutes les sanctions. Il y a urgence, car vendredi, les lettres de licenciement sont arrivées pour quatre grévistes, dont deux qui n’ont aucune protection syndicale et n’ont plus le droit d’entrer dans l’usine. C’est l’enjeu de la semaine qui a commencé lundi 18 février par une AG toujours déterminée et  une collecte au péage de ­Senlis qui a ramené 5 000 euros, confirmant les grévistes dans la popularité et la légitimité de leur combat.CorrespondantEs