L’appel à un référendum lancé par Politis recueille de nombreuses signatures. Mais les décrets d’application de la loi prévoyant la possibilité d’un référendum d’origine populaire n’étant pas sortis, des mobilisations comparables à celles de la retraite seraient nécessaires pour obliger Sarkozy à l’organiser. Depuis le 6 novembre dernier, l’appel à un référendum lancé par Politis à la mi-septembre, connaît un véritable « buzz » puisqu’à ce jour cette pétition électronique rassemble près de 300 000 signataires venus de tous horizons : antilibéraux, socialistes, verts, militantEs du NPA, syndicalistes, jeunes, retraités... Tous ces nombreux signataires ont participé activement à l’exceptionnelle mobilisation contre la réforme des retraites de cet automne et refusent aujourd’hui le « déni de justice et de démocratie », le passage en force de ce gouvernement. En signant cette pétition, ils veulent imposer un véritable débat démocratique, prolonger le combat, les mobilisations sur les retraites et montrer que la colère sociale est toujours présente. La question du référendum n’est pas nouvelle. Elle est apparue au plus fort de la mobilisation sur les retraites où il y avait plus de 3 millions de personnes dans les rues et au moment où le mouvement social prenait la forme de grèves et de blocages. Cette bataille du référendum était portée, en particulier, par le Parti de gauche qui avait mis cette question sur le devant de la scène pour proposer « une sortie civilisée à une situation bloquée ». Le NPA s’y était opposé car elle apparaissait plus comme une diversion qui laissait croire qu’on pouvait éviter une confrontation majeure pour gagner. De plus, défendre le référendum à ce moment-là, c’était également défendre l’idée que la question sociale ne pouvait être résolue que par un vote. La situation n’est plus la même : la loi a été promulguée. Désormais, pour beaucoup de signataires, cet appel est une manière de ne pas en rester là sur la question des retraites, de continuer le combat et de remettre la démocratie et le « pouvoir du peuple » sur le devant de la scène. Surtout qu’aujourd’hui, pour le gouvernement et le patronat, ce dossier est loin d’être terminé puisqu’ils ont dans le collimateur les retraites complémentaires et globalement toute la protection sociale. Mais il faut rappeler que la loi organique permettant la mise en œuvre du référendum d’initiative populaire n’a pas fait l’objet de décrets d’application et qu’il est donc, à ce jour, impossible d’obtenir un tel référendum sans mobilisation. Imposer un référendum à Sarkozy demande donc un rapport de forces du même ordre que celui pour obtenir l’abrogation de la loi... Cela signifie que signer cette pétition ne changera rien à la situation et ne permet pas de discuter de victoire possible et ne ne pourra pas remplacer le rapport de forces social nécessaire pour faire reculer le gouvernement. Nous avons perdu un round mais en nous battant et nous sommes loin d’être KO. L’urgence pour celles et ceux qui se sont battuEs contre la loi sur les retraites, c’est de comprendre ce qui nous a manqué pour gagner et de débattre ensemble des outils à forger pour l’avenir... Comprendre ce qui a manqué pour gagnerÀ sa mesure, le NPA propose de mener ce débat le 11 décembre prochain, lors d’une rencontre nationale ouverte, et participera à tous les débats sur les bilans et les perspectives de ce mouvement. Il faut que sur tous les lieux de travail, dans tous les quartiers, se poursuive la mobilisation, que l’on se donne les moyens et les outils pour continuer à politiser en faisant le lien entre les politiques antisociales en France mais aussi en Europe, les profits qui explosent, les politiques antisociales de l’Union européenne, du FMI... Après cette formidable mobilisation, nous sommes nombreux et nombreuses à penser qu’on ne peut en rester là, cela explique aussi le succès récent de la pétition de Politis, et que nous ne pouvons pas non plus attendre 2012 pour entamer le deuxième round. La colère sociale est toujours présente et le sentiment que ce gouvernement est illégitime est très fort. Nous devons donc tous ensemble, ici comme ailleurs, faire en sorte que les prochains dossiers du gouvernement soient stoppés par les mobilisations sociales, les grèves. Nous devons mettre en avant des propositions alternatives de rupture avec le capitalisme par une répartition des richesses faisant payer la crise aux riches, par un partage du travail pour permettre à tous et toutes de travailler, ou encore, par nos luttes, imposer l’annulation de la dette illégitime, l’expropriation des banques, la mise en place d’un service public bancaire qui permettrait de financer un plan de transition économique et écologique basée sur la satisfaction des besoins. C’est l’urgence du moment ! Sandra Demarcq