On le savait, le PS n’avait promis le retour de la retraite à 60 ans que pour ceux et celles qui ont commencé à travailler jeunes et qui disposent de leurs annuités. Tout ça sans remettre en cause la durée de cotisation allongée par Sarkozy. Une mesure bien en deçà des besoins et qui ne répondait pas non plus à l’énorme mobilisation contre ce retour en arrière en termes d’exploitation. Mais, bon, c’était mieux que rien. Mais voilà que la nouvelle ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, tourne autour du pot sur la manière de calculer les trimestres pris en compte. Ainsi, en plus des trimestres cotisés (c’est-à-dire ceux qui correspondent à un travail effectif), elle prendrait en compte les trimestres validés au titre des congés maternité et du service militaire. Les périodes de maladie seraient comptabilisées « dans certains cas » qui restent à définir, mais les temps de chômage ne compteraient pas, tout comme les majorations de trimestres pour enfant. Cela fait quand même une sacrée différence à une époque où la plupart des salariés connaissent plusieurs périodes de chômage dans leur vie active. Encore une fois, c’est la double peine pour ceux qui non seulement sont virés de leur boîte, mais qui de ce fait perdent en annuités et, comme par hasard, pour les femmes. D’autant plus que cela instaure une inégalité de fait entre ceux qui ont commencé tôt mais dont tous les trimestres validés ne comptent pas et les autres... La ministre a promis un décret d’ici juillet, elle doit entendre que le compte n’y est pas.