« Ras-le-bol », c’est le mot qui revient dans toutes les bouches ce lundi 5 septembre sur le piquet de grève devant la gare de la Part-Dieu à Lyon. Ras-le-bol des conditions de travail qui ne cessent de se dégrader, des pressions, du flicage voire du harcèlement des cadres, des salaires qui n’augmentent pas, du manque général de personnel, de la dégradation du statut et de l’augmentation de la précarité, ou encore de l’insuffisance de la formation. Résultat : l’appel à la grève lancé par la CGT est un franc succès : 66 % de grévistes à la Part-Dieu (vente, escale, plateforme, manœuvre), et près de 50 % à la gare de Perrache. La multiplication des arrêts maladie ces derniers temps aurait pourtant dû mettre la puce à l’oreille de la direction. Mais celle-ci, qui reconnaît la dégradation des conditions de travail, ne propose rien d’autre que... renforcer les contrôles administratifs ! De même, voyant la contestation monter localement, la direction a proposé de reporter la réorganisation de l’Espace unique de vente (qui implique une forte suppression d’effectifs et une dégradation du service rendu aux usagers) du premier trimestre... au premier semestre 2012. Quelle magnanimité. Les méthodes managériales qui sous-tendent le démantellement accéléré de l’entreprise publique et sont responsables de l’augmentation de la souffrance au travail ne sont malheureusement pas nouvelles. Pour mémoire, l’actuelle directrice de la branche SNCF Voyage, Barbara Dalibard, n’est autre qu’une ancienne cadre en management chez France Télécom...