Il y avait eu le « plan banlieue » avec Fadela Amara. Puis le « préfet issu de la diversité » ,Nasser Meddah, avec une même arrière-pensée ethnique : calmer les habitants du 93 en nommant des dirigeants issus des mêmes origines. Mais le « plan banlieues » était tout à fait vide de propositions réelles. Le préfet a poursuivi par exemple les expulsions de sans papiers sans même une pointe d'émotion... Voici donc revenus les discours musclés de la droite. Après un commissaire de police syndicaliste candidat pour l'UMP en Seine Saint-Denis aux élections régionales, voici maintenant l'ancien patron du Raid désormais préfet du département ! Et Sarkozy, dans un discours très médiatisé, en remet une couche d'insécurité. Et de violence… Violence contre les parents d'élèves, accusés de ne pas envoyer leurs enfants à l'école, et bientôt punis d'allocations. Toutes les études le prouvent : les ados décrocheurs qui ne veulent plus aller au collège ou au lycée le font contre l'avis de leurs parents ; la suppression des allocations ne sert vraiment à rien. Violence contre les habitants des cités accusés de participer à des bandes, de trafiquer de la drogue, accusés et stigmatisés du matin au soir, contrôlés au RER, contrôlés dans la cité et qui devraient accepter avec le sourire le relégation, leur chômage, et les difficultés. Violence contre tous les habitants issus des immigrations qui sont la proie de toutes les discriminations à l'embauche, au logement, et éternellement accusés d'être des délinquants alors qu'ils sont en premier lieu les victimes de cette politique. Au même moment, les classes dirigeantes échappent à l'autorité de la loi. Les patrons organisent l’insécurité sociale en licenciant, en délocalisant, en recrutant des précaires et des intérimaires qu'on peut virer à tout moment. Les banquiers trafiquent « entre bandes rivales » et dilapident des milliards issus du travail des salariés. Les plus riches qui ouvrent des comptes dans les paradis fiscaux pour refuser de payer des impôts. C'est au profit de cette même minorité que Sarkozy et Fillon s'apprêtent à s'attaquer aux retraites du plus grand nombre. En relançant à grand renfort d'annonces leur politique sécuritaire, ils cherchent, une fois de plus, à créer une diversion et à montrer du doigt celles et ceux qui sont leurs premières victimes. Le NPA est prêt à construire une riposte unitaire contre toutes les politiques sécuritaires que subissent les habitants des quartiers et de façon générale l'ensemble des catégories populaires, souvent les plus fragilisées par la crise.
Montreuil, le 23 avril 2010