Publié le Jeudi 20 octobre 2022 à 12h30.

Crack : prévenir et accompagner plutôt que réprimer

L’évacuation du square Forceval à Paris, le 5 octobre dernier, où se concentraient les usagerEs de crack, n’est en rien la solution, contrairement à ce que prétend Darmanin.

Le trafic et la consommation existent à ciel ouvert dans le nord-est parisien depuis les années 1980, de Stalingrad à Forceval en passant par la « Colline du crack » porte de la Chapelle, qui a été évacuée une bonne quinzaine de fois entre 2005 et 2019.

La loi de 1970, qui réglemente et surtout réprime l’usage et le trafic des substances psychoactives classées comme illégales, empêche la mise en place d’une véritable politique de prévention et de soin. Il faut l’abroger de toute urgence et se débarrasser de la mainmise du ministère de l’Intérieur sur la politique des drogues.

Superviser la consommation 

Car les solutions existent : renforcer les équipes de médiation, ouvrir des lieux d’accueil où la consommation est supervisée avec une présence de professionnels médicaux et sociaux, dédier des places d’hébergement, faciliter l’accès aux soins médicaux et à l’insertion professionnelle via des dispositifs innovants comme TAPAJ (travail alternatif payé à la journée). 

De nombreux pays, tant en Europe qu’au Canada par exemple, pratiquent une véritable politique de santé avec des résultats probants, tant pour les usagerEs que pour les riverainEs. Pour mémoire les autorités suisses ont ouvert la première salle d’injection à Berne en 1986. En France, la première SCMR (salle de consommation à moindre risque) a ouvert en 2016… 

Sans mise en place d’une telle politique, les mêmes causes produiront les mêmes effets, au détriment des usagerEs et des riverainEs des lieux de consommation.