« 80 Rafale. Signature d’un contrat historique avec les Émirats arabes unis. Un partenariat stratégique plus solide que jamais. Fière de voir l’excellence industrielle française au sommet. » C’est ainsi que la ministre des Armées Florence Parly a célébré la vente de 80 avions de guerre aux Émirats arabes unis, considérés par l’ONG Front Line Defenders comme « l’un des régimes les plus dictatoriaux du monde ». Une dictature qui participe en outre à des expéditions militaires brutales, comme c’est le cas au Yémen, dans le cadre de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite, accusée de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Mais pour les marchands de canon, ce n’est pas un problème. Il faut faire du business, et pour cela on n’est pas très regardant sur l’usage qui est fait des machines de mort vendues à des clients qui les utiliseront contre leur peuple et/ou contre les peuples voisins. Et pour le gouvernement, ce n’est pas un problème non plus : pour défendre ou étendre « l’influence de la France », l’industrie militaire est une arme puissante, qu’importent la répression, la torture, les massacres, les famines et les guerres.
Et force est de constater que, du côté des forces politiques institutionnelles, c’est l’unanimisme qui l’emporte. Défense des « intérêts français », des groupes industriels, des emplois générés par l’industrie de l’armement : tous les arguments sont bons, y compris à « gauche » pour ne pas pointer les responsabilités de la France dans les conflits militaires de plus en plus nombreux aux quatre coins du monde. Quitte à adopter des postures contradictoires, à l’instar de celle de Jean-Luc Mélenchon qui, tout en dénonçant certaines exportations d’armes, n’a de cesse de saluer la bonne santé du complexe militaro-industriel français.
Il est urgent d’assumer, et nous le ferons dans le cadre de la présidentielle, des mots d’ordre défendant une perspective de désarmement et de démilitarisation. Cela commence avec l’arrêt des exportations des engins de mort français et, au-delà, le démantèlement du complexe militaro-industriel, avec, cela va sans dire, une reconversion industrielle qui pourrait notamment s’orienter vers le domaine de la transition énergétique. Soit une politique de désarmement unilatéral et général, qui implique également la destruction de la force de dissuasion nucléaire française et, sur le plan politique, la sortie de l’Otan et l’arrêt des interventions militaires françaises à l’étranger.