Ça la fout mal, vraiment mal... Au moment où ce gouvernement n’a de cesse d’annoncer des baisses d’impôts pour les plus modestes en 2015 et pour les classes moyennes pour 2016, cette année les retraitéEs les plus modestes se sont retrouvés imposables ou ont eu une augmentation sensible de leurs impôts locaux (taxe d’habitation et/ou taxe foncière). Mais rassurons-nous, ce n’était pas de la faute à Hollande mais à Sarkozy !
Il est vrai qu’en 2008, au nom de la réduction des « niches fiscales » (ben voyons), le gouvernement Fillon-Sarkozy avait durci les conditions permettant de bénéficier d’une « demi-part » supplémentaire pour toutes celles et ceux qui avaient élevé seul un ou plusieurs enfants. La répercussion de cette réforme ne s’est pas tout de suite fait sentir puisqu’elle a été étalée dans le temps. 3 millions de foyers fiscaux ont donc été impactés par cette réforme, voyant disparaître cette « demi-part » supplémentaire, et 1,8 million d’entre eux sont devenus imposables à l’impôt sur le revenu. Aujourd’hui, c’est sur les impôts locaux que cette réforme a des répercussions.
Le gouvernement fait mine de découvrir le problème alors que depuis 2012, il est tout aussi responsable d’avoir maintenu cette réforme qui impacte les plus modestes, les plus âgés, et en particulier les femmes. Mais, par une annonce sur son compte twitter (!), Valls a trouvé la solution pour ne pas perdre trop d’électeurs ces prochaines semaines, annonçant pour toutes les personnes impactées par la perte de cette « demi-part » l’exonération totale de la taxe d’habitation et de la taxe foncière pour cette année et pour 2016.
Une nouvelle démonstration que, en termes de politique fiscale, ce gouvernement marche aux annonces, alors que depuis son arrivée au pouvoir Hollande n’a eu de cesse d’augmenter la défiance vis-à-vis de l’impôt, accentuant la dégressivité de l’impôt et augmentant les impôts indirects les plus injustes comme la TVA.
Une vraie réforme anticapitaliste serait de privilégier les impôts directs et la progressivité de l’impôt, de taxer réellement le capital mais aussi le patrimoine, de rendre la fiscalité compréhensible par toutes et tous, ce qui serait la condition d’un véritable débat démocratique sur la fiscalité, sans parler bien sûr d’une autre répartition des richesses...
Sandra Demarcq