Mardi 18 janvier une conférence de presse présentait une campagne nationale lancée à l’occasion des élections à venir par la « Coordination nationale pour des transports collectifs gratuits ». Cette coordination regroupe des collectifs et des groupes de militantEs agissant pour la gratuité dans une douzaine de villes (Aubagne, Bordeaux, Chambéry, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lyon, Metz, Nancy, Rouen, Roubaix, Strasbourg, Toulouse, Vallée de la Thur).
L’objectif est double. D’une part s’adresser aux candidatEs avec un argumentaire expliquant les raisons pour lesquelles il est urgent d’instaurer partout des transports efficaces et gratuits. D’autre part distribuer massivement le tract national élaboré par cette coordination qui résume les raisons pour lesquelles cette campagne est lancée aujourd’hui.
Priorité absolue aux transports en commun
La gratuité existe d’ores et déjà dans 35 agglomérations en France, comme Aubagne, Châteauroux, Dunkerque ; elle est prévue à Montpellier, Douai... Partout, la gratuité associée à une amélioration du réseau se traduit par une hausse de la fréquentation : à Dunkerque ( 200 000 habitantEs), elle a doublé après deux ans, à Calais, elle a augmenté de 70 % dans les semaines qui ont suivi sa mise en place en janvier 2020.
Aujourd’hui le temps n’est plus aux demi-mesures. Les crises sociale, climatique, sanitaire… imposent un véritable changement de cap pour désengorger les villes et les métropoles et lutter contre l’enclavement des territoires ruraux. Nous devons nous donner les moyens de vivre mieux tout en préservant la planète, et de répondre aux besoins essentiels en retirant du marché ce service public qui sert l’intérêt général. Choisir la gratuité, c’est un choix de société par lequel la collectivité décide de garantir un droit : le libre accès aux transports en commun.
De multiples arguments
Contre l’usage excessif de la voiture individuelle dû à l’étalement urbain et à la concentration des emplois dans les agglomérations, la coordination propose le développement des transports collectifs de voyageurs (tramway, bus, train) associé à la gratuité, comme signal fort envoyé à la population pour l’inciter à laisser sa voiture et prendre les transports en commun.
Cette gratuité est une mesure de justice sociale, car les dépenses de transport impactent fortement les foyers les plus modestes, voire les privent de possibilités de déplacement. Or les tarifications « sociales » ou « solidaires » ne remplissent pas leur rôle : un nombre important de personnes renoncent à faire les démarches et les tarifs différents suscitent des discriminations et des tensions.
C’est aussi une mesure pour diminuer les coûts et les nuisances considérables du trafic routier, la pollution de l’air qui provoque 50 000 décès prématurés chaque année en France, les accidents de la route qui causent 3 500 morts par an, sans parler de l’entretien des routes et des parkings qui grève largement le budget des collectivités. Enfin, en modifiant structurellement les déplacements, en réduisant drastiquement la circulation automobile, elle est aussi un moyen de diminuer les émissions de gaz à effet de serre.
Un enjeu pour la présidentielle
Comme le conclut justement le tract de la coordination : « Prendre le train, le tramway ou le bus plutôt que la voiture, cela réduit la pollution, les embouteillages, c’est bon pour la santé et la tranquillité de la vie quotidienne. Tout le monde en profite. Il est juste que ce soit pris en charge collectivement, comme la santé et l’école ».
L’instauration de la gratuité des transports en commun est une mesure qui concilie les urgences sociales et environnementales. C’est ce type de sujet qui doit être mis au centre des enjeux politiques actuels. Nous espérons que, dans d’autres villes, d’autres groupes militants rejoindront cette mobilisation. En cette période d’offensive « greenwashing », la gratuité des transports publics est une mesure concrète, efficace. Elle doit devenir un enjeu pour la présidentielle.
Pour prendre contact avec la coordination : gratuite_tc_contact@framalistes.org