Jeudi 23 février, seize lycées de Paris intra muros et plusieurs autres du 92 ou d’Aulnay-sous-Bois étaient mobilisés contre les violences policières, à la suite du viol de Théo Luhaka, ainsi que pour réclamer justice pour Adama Traoré et les autres victimes.
Le mouvement s’est ensuite prolongé la semaine dernière, mardi 28 et jeudi 2 mars.
L’entrée dans la mobilisation des lycéenEs démontre que la colère contre ces violences et ce racisme d’État ne faiblit pas. Au contraire, elle s’étend après une première phase où la révolte était essentiellement portée par la jeunesse d’Aulnay et d’autres villes du 93. Le 11 février à Bobigny avait déjà constitué un temps fort, avec plus de 4 000 personnes rassemblées devant le tribunal. Le dispositif médiatique et policier qui avait alors fonctionné à plein régime n’a donc pas réussi à enrayer une mobilisation plus que légitime.
Pour tuer dans l’œuf la mobilisation, un déferlement de violence et de répression
Le gouvernement a adopté d’emblée une ligne très dure, en déployant devant les bahuts des gendarmes mobiles en plus des désormais traditionnelles brigades anti-criminalité. À plusieurs reprises, des lycéens ont été atteints par des tirs de flashball, et les policiers intervenaient directement pour disperser les blocus. À Nation, lieu de rendez-vous des manifestations, ils cherchaient à empêcher à tout prix l’expression des jeunes à grand renfort de gaz et de charges. Mardi 28, la manif était coupée au bout de 300 mètres, et une partie des manifestants nassés pendant deux heures et contrôlés un à un. Des dizaines de lycéenEs ont d’ores et déjà été interpellés et vont passer en procès. Face à cette tentative de les terroriser, nous défendons le droit des lycéenEs à se réunir, à s’exprimer, à se révolter.
Aux lycéens de prendre en main leur mobilisation !
Le coup de massue orchestré par le gouvernement a trouvé face à lui une jeunesse déterminée, mais avançant souvent en ordre dispersé. Le fait est que déterminer les dates de mobilisations, les horaires et lieux de rendez-vous à quelques militantEs sur les réseaux sociaux ne permet pas de faire face correctement à une telle pression. Pour être plus forts, plus à même d’agir collectivement, de se défendre et de penser un plan commun, discuter sur son lycée en organisant des assemblées générales et se coordonner avec l’ensemble des bahuts mobilisés grâce à des AG interlycées est manifestement indispensable. C’est ce fonctionnement démocratique que nous défendons.
Secteur jeune du NPA