Publié le Mardi 6 septembre 2022 à 19h00.

« Tensions 2022 » : tout un programme !

Macron et son gouvernement ont déjà prouvé leur efficacité dans la chasse aux plus pauvres. Mediapart vient de révéler qu’ils entendent, dans les semaines qui viennent, s'illustrer en s’en prenant à une frange de notre classe parmi la plus précaire : les privéEs d'emploi.

En cette rentrée, les attaques se multiplient, avec au centre une nouvelle étape de la réforme de l'assurance chômage. La précédente avait déjà été dramatique, limitant très fortement l'accès aux droits pour les chômeurEs et réduisant drastiquement le montant de leurs indemnités. La prochaine prévoit d'amplifier cette tendance. Et, en guise de prélude, Pôle Emploi va mettre en œuvre à cette rentrée un « plan pour l'emploi » dénommé (sans blague) « Tensions 2022 ».

La provocation est tellement grosse qu'on espère le nom prémonitoire... Ce n'est pas un plan de lutte contre le chômage, mais bien contre toutes les chômeuses et les chômeurs. Il est présenté comme une réponse à la « pénurie de main-d'œuvre » rencontrée dans certains secteurs : l'hébergement-restauration, le sanitaire et le social. Autant de métiers qui peinent à embaucher en raison des conditions de travail très dures et des salaires particulièrement bas, pas parce que les gens seraient des feignantEs vivant aux crochets de leurs allocations...

Derrière la rhétorique du « plein-emploi », l’objectif est d’obliger les gens à accepter des boulots qui ne leur conviennent pas, dans un secteur qu'ils n'on pas demandé et à n'importe quels salaires ou conditions. Parce que tout se fera toujours dans la peur de ne plus avoir accès à ses indemnités en cas de refus, de se faire radier.

C'est « Marche ou crève ». Une seule absence à un rendez-vous avec un employeur entrainera la radiation. Une hésitation durant l'entretien avec son conseiller et le dossier du demandeur sera envoyé à la cellule chargée de « vérifier » la motivation du travailleur. C’est-à-dire, chargée de trouver une raison de le radier des listes. Objectif pour 2022 : 500 000 contrôles à la prétendue « fraude sociale », contre 345 000 sur la dernière année.

Ce plan est à l'image de la politique générale de Macron, injuste et brutale pour les plus pauvres et les plus précaires. Il prépare évidemment les privéEs d'emploi à la nouvelle étape de la réforme de l’assurance chômage, mais également à toutes les autres. Notre plan à nous, de l'autre côté, est de maintenir cette tension et de faire exploser cette colère afin que nous nous retrouvions le plus nombreuses et nombreux possible à lutter pour les faire reculer, à commencer par le 29 septembre prochain !