A la rentrée, le NPA va lancer une campagne pour un emploi stable et bien rémunéré.
Les patrons et le gouvernent cherchent à nous faire payer leur crise en supprimant des emplois dans le public comme dans le privé, en précarisant et en intensifiant le travail. Les résistances existent: luttes contre les licenciements et les fermetures d’entreprises, mobilisations contre les suppressions d’emplois dans la fonction publique, organisations de chômeurs et de précaires… Mais tout cela ne suffit pas. il est urgent de faire du droit à l’emploi une question politique, l’objet d’une mobilisation générale, unitaire, interprofessionnelle et prolongée.
C’est pour participer à la construction de cette mobilisation que, lors de sa réunion des 20 et 21 juin, le conseil politique national du NPA a adopté les grandes lignes d’une campagne pour le droit à l’emploi stable et bien rémunéré pour toutes et tous. Une campagne du NPA, c’est d’abord l’élaboration collective de réponses pour convaincre qu’il est possible et légitime de refuser les licenciements, d’abolir le chômage, de vivre toutes et tous correctement de notre travail. C’est faire connaître ces propositions grâce à une brochure, des réunions publiques, des tracts et des affiches, bref, une activité militante intense.
Le droit à l’emploi exige une série de mesures d’urgence concrètes et précises. L’interdiction de tous les licenciements, qu’ils soient collectifs ou individuels, est une première condition. Dans les entreprises qui font des profits, les dividendes doivent être réquisitionnés; si des aides publiques ont été versées, elle doivent être remboursées. Dans tous les cas, c’est au patronat d’assumer le maintien du salaire et du contrat de travail. Cela suppose souvent d’être capable de décortiquer les montages capitalistes, de remonter jusqu’au donneur d’ordre, de démasquer les responsables. La précarité et la pauvreté qui va avec doivent être purement et simplement mises hors la loi: un seul contrat, le contrat stable à durée indéterminée (CDI), et pas un revenu inférieur à 1500 euros net. Le temps de travail doit être réduit à 32, voire 30 heures hebdomadaires sans perte de salaire et sans flexibilité pour abolir le chômage et améliorer les conditions de travail.
Il n’est pas question d’accepter un recul de l’âge de la retraite; au contraire, nous revendiquons la retraite pleine et entière à 60 ans et moins pour les travaux pénibles avec 37,5 annuités maximum. Non seulement les suppressions d’emplois et la précarité doivent être stoppées dans la fonction publique, mais des emplois socialement et écologiquement utiles doivent être massivement créés dans des services publics renforcés et étendus pour l’éducation, la santé, la petite enfance, les transports, l’énergie… La défense du droit à l’emploi s’oppose très directement et très frontalement au droit de propriété et au pouvoir des patrons et des actionnaires. Il suppose donc un rapport de force élevé.
Le NPA ne se contentera donc pas de défendre son propre programme, il s’impliquera, avec tous ses comités, qu’ils agissent dans les entreprises, dans les quartiers populaires ou dans la jeunesse, pour aider à la construction et à la convergence des luttes. Depuis plusieurs mois, le NPA défend l’idée d’une manifestation nationale pour l’interdiction des licenciements, qui permettrait la coordination de celles et ceux qui se mobilisent, souvent avec énormément de détermination et de courage, pour faire échec aux licenciements ou à la fermeture de leur entreprise. Déjà, des initiatives sont prises en commun à l’échelle d’une branche ou d’une région. Cette mobilisation réelle, à partir de la base, peut et doit faire boule de neige.
A partir d’une autre réalité, celle de la précarité et du chômage, les états généraux réunis à Bobigny les 16 et 17 mai ont lancé un appel à des marches régionales contre le chômage, les licenciements et les précarités, qui doivent aboutir dans les grandes villes, le 5 décembre. Cet appel est un outil pour que, partout, se construisent des cadres de mobilisations unitaires. Loin de s’opposer, les différentes propositions doivent se conjuguer et susciter des rencontres à tous les niveaux.
Christine Poupin