Du soutien militant à la lutte du FLN pour l’indépendance de l’Algérie, à la solidarité avec la révolution zapatiste au Mexique, la vie de notre camarade et ami Patrick Choupaut qui vient de disparaître à Rouen, a été consacrée au combat internationaliste et anticolonialiste.
Dans la tradition familiale, pour Patrick, jeune militant du PCI (à l’époque section de la IVe internationale), l’internationalisme n’était pas affaire de discours, mais de pratique quotidienne et concrète. Lycéen antifasciste, alors que se multipliaient les attentats meurtriers de l’OAS, il participa à l’action clandestine et publique de soutien au FLN.Puis ce furent les années de solidarité avec la révolution cubaine et la révolution indochinoise. Animateur à Rouen des Jeunesses socialistes unifiées, il perçut avec acuité l’évolution nouvelle qui se produisait dans la jeunesse à la veille de Mai 68, et fut l’un des fondateurs de la Jeunesse communiste révolutionnaire, puis l’un des créateurs de la Ligue communiste.
Après le coup d’État au Chili, les réfugiés chiliens trouvèrent toujours chez lui accueil et asile, même s’il fallait parfois pousser les murs et improviser des solutions de fortune. On y parlait beaucoup de politique, on y jouait aussi de la musique latino américaine et indienne.
Parlant remarquablement l’espagnol, qu’il enseigna pendant de nombreuses années, Patrick était passionné par l’Amérique Latine. Il correspondait avec les « Mères et grand mères de la place de Mai », comme avec le mouvement zapatiste. Il s’était rendu au Chiapas, traduisait et faisait connaître les textes qu’il recevait : il était « El viejo », le traducteur officiel du Sous-Commandant Marcos.
N’ayant plus d’appartenance politique depuis de nombreuses années, c’est au syndicalisme de lutte, à SUD éducation qu’il consacrait son activité, y compris après son départ en retraite.
Malgré la maladie qui ne le lâchait pas, en dépit des rémissions, il se faisait un point d’honneur à être chaque année présent au défilé du 1er Mai, une journée qui, pour lui, conservait une grande signification. Cette année, Patrick ne sera pas là, mais pour certains, en écoutant bien, nous l’entendrons encore fredonner une chanson de Bobby Lapointe qu’il affectionnait, car chez lui, jeu de mot, humour et autodérision n’étaient jamais très loin.
À sa compagne Brigitte, à ses filles, Zoé et Marie, à sa mère Jeanine, à Dominique et Bruno son frère et sa sœur, nous présentons nos condoléances, et partageons leur peine.
Hasta la victoria Patrick !
D’anciens amis et camarades du PCI, de la JCR et de la Ligue, et la section de Rouen du NPA