Selon le rapport 2014 de l’ONG Oxfam, « Les 67 personnes les plus riches du monde possèdent autant que la moitié de la population mondiale » ! Pendant ce temps, le nombre de réfugiés de la misère, du climat et des guerres augmente ; les populismes chauvins, réactionnaires, sexistes et racistes accèdent au pouvoir jusqu’au coeur de l’Europe comme en Hongrie ; les interventions néocoloniales se poursuivent en Afrique, souvent dirigées par l’Etat français comme au Mali ou en Centrafrique, sans autres résultats que la poursuite des massacres, de la misère et de la destruction de l’environnement. Plus de 20 ans après le traité de Maastricht qui prétendait installer l’Europe dans l’utopie libérale démocratique, quel résultat !
Non à l’Europe forteresse
L’Europe peut élever des barbelés à Ceuta et Melilla, repousser les « boat-people » qui tentent de traverser la Méditerranée au prix de milliers de morts, cela ne changera pas le fait que, par la dictature de la dette, par les « plans d’ajustement structurels» des institutions financières internationales, par les ventes d’armes et les jeux d’alliances avec les pouvoirs autocratiques, elle pousse de plus en plus de gens à fuir vers le Nord. On voit bien toute l’hypocrisie du marché qui prône la liberté totale de circulation pour les capitaux et les marchandises, mais la refuse aux êtres humains.
Partout, à la fois au niveau européen et dans chaque pays, les lois anti-immigrés sont durcies au nom de la « gestion concertée des flux migratoires », qui vise d’abord à transformer les immigrés en immigrés clandestins, plus facilement exploitables par les capitalistes européens. Les immigrés sont transformés en main-d’oeuvre jetable, à utiliser en cas de besoin, puis dont on se débarrasse, la fameuse « immigration choisie ».
Nous ne voulons pas de cette Europe qui stigmatise et expulse des milliers d’êtres humains. Au contraire, nous voulons une Europe ouverte à toutes et à tous, antiraciste, multiculturelle, une
Europe de l’égalité des droits et nous demandons la suppression de toutes les lois racistes et discriminatoires. Cela passe notamment par la régularisation de tous les sans-papiers, l’arrêt des rafles et la fermeture des centres de rétention, la liberté de circuler et la fin du contrôle de l’immigration, le droit de vote pour tous les immigrés à toutes les élections.
Pour une Europe de la paix et de la coopération des peuples
Nous voulons une politique de désarmement, d’annulation des dettes odieuses, une politique de collaboration fraternelle et solidaire avec les peuples des pays du Sud. Nous sommes hostiles à toute idée de « défense européenne » qui ne pourrait être qu’un instrument dans les rivalités qui opposent les USA, l’Europe, la Chine, la Russie pour la domination du monde. Une Europe de la paix exige la suppression d’une Otan mille fois coupable en Irak et en Afghanistan.
Nous voulons le retrait de toutes les troupes européennes des guerres menées contre les peuples et l’arrêt du soutien aux dictatures, nous voulons la reconversion des industries d’armement. En Afrique, les réparations financières des pillages impérialistes et la coopération solidaire doivent remplacer les opérations militaires néocoloniales !
Hollande et Merkel défendent les intérêts des bourgeoisies française et allemande, rivales et associées à l’impérialisme états-unien dans le cadre d’une Alliance Atlantique élargie à toute la planète. Leur concurrence avec d’autres grandes puissances prédatrices comme la Russie de Poutine déchire les peuples. Alors qu’ils se servent aujourd’hui tous de l’Ukraine pour se revaloriser, nous devons fraterniser avec le peuple ukrainien en lutte contre tous les oligarques et toutes les dominations extérieures.
Nous nous battons pour une paix démocratique, c’est-à-dire une paix qui respecte le droit des peuples à l’autodétermination, les droits des femmes, qui fonde les relations internationales sur la solidarité et la coopération. En 2011, les peuples de la région arabe se sont soulevés et ont entamé un long processus de conquête de leurs droits démocratiques, sociaux et de leur souveraineté. Nous les soutenons contre toutes les forces qui veulent les enchaîner à nouveau !
Ainsi nous devons aider les Syriens révoltés, victimes d’abord de crimes contre l’humanité de Bachar Al-Assad mais aussi des crimes de guerre des milices intégristes, comme nous devons aider les Palestiniens victimes des crimes de l’occupation. Au lieu de maintenir avec lui des relations privilégiées, l’Europe doit sanctionner le gouvernement israélien. Elle doit suspendre ses relations politiques et économiques avec lui et boycotter les marchandises vendues sur le marché européen en provenance de ce pays qui refuse de respecter le droit international.
À l’opposé d’une Europe puissance alignée sur le FMI et l’Otan, nous voulons une Europe solidaire. C’est la lutte commune de tous les oppriméEs et les exploitéEs qui pourra permettre de juguler la crise multiforme que nous vivons, pour construire ensemble un monde pérenne de liberté et de justice sociale.