Les 14 et 15 décembre, a eu lieu à Nanterre la première rencontre nationale des comités. Lors du congrès du NPA en février dernier, les déléguéEs avaient décidé la tenue de ce rendez-vous annuel destiné à mettre en commun l’activité des comités…
Cette échéance « non-décisionnelle » visait « à ouvrir des espaces de discussion sans préalable de position de tendances, afin d’en faire un lieu de débat transversal » et « un moment central de la construction du parti ». Les comités furent invités à faire des propositions de thèmes et l’ordre du jour de la réunion fut construit à partir de ces demandes.À l’accueil des participantEs, Christine Poupin rappela le contexte de crise, les attaques des classes dominantes, le discrédit du gouvernement, les ripostes et difficultés du mouvement social et des résistances alors que le FN cherche à apparaître comme recours. Elle pointa la situation contradictoire d’un NPA n’ayant pas réussi son projet de regrouper les anticapitalistes mais toujours présent et irremplaçable. D’où un double défi : se tourner vers l’extérieur et réfléchir au meilleur moyen de le faire, souhaitant un débat fructueux et productif.
CoordonnerLe premier thème concernait la construction et l’intervention du parti. Sandrine Clavières, conseillère municipale de Clermont-Ferrand, présenta la lutte menée pour le relogement de 350 personnes dont 120 enfants, sans-logis, demandeurs d’asile ou sans-papiers, jetés à la rue quand l’État cessa de subventionner l’association payant leurs chambres d’hôtel. Laurent Ripart, élu à Chambéry, montra comment on pouvait concevoir l’activité d’un conseiller municipal anticapitaliste. En facilitant l’auto-organisation, en aidant à la mobilisation, il a été possible de faire céder la municipalité sur plusieurs dossiers. Revenant sur l’action des salariés bretons contre les licenciements et contre l’écotaxe, Matthieu Guillemot du comité de Carhaix a permis de mieux appréhender le choix du NPA de se retrouver au côté des salariéEs qui manifestaient à Quimper le 2 novembre et à Carhaix le 30.Les débats dans la plénière et les ateliers ont permis de constater l’utilité de plus de coordination entre les comités, de plus d’échanges pour mieux répondre aux besoins du parti et de celles et ceux qui luttent. Mais ils ont aussi montré un NPA actif, militant, présent dans de nombreuses mobilisations, cherchant la voie de la convergence des luttes contre le gouvernement, le patronat, la droite et l’extrême droite ; construisant l’unité à chaque fois que c’est possible.
ApprofondirAprès un repas chaud et bio préparé par une équipe de camarades qui n’ont pas ménagé leurs efforts, l’après-midi fut consacrée à une discussion sur l’Europe. Introduite par un exposé dont le thème était « pour en finir avec l’Europe du capital, place à l’Europe des travailleurs », la plénière donna lieu à un débat animé sur les axes principaux de notre combat, notamment la pertinence de revendiquer ou non la sortie de l’euro. Dans les développements mondiaux de la crise, contre les attaques des gouvernements et de la troïka, mais face aux risques de replis nationalistes, plutôt que la sortie de l’euro, nous cherchons des éléments programmatiques qui visent à répondre à l’échelle d’espaces plus larges, qui permettent une meilleure répartition des richesses et de nouvelles divisions du travail correspondant aux besoins des peuples.Les ateliers qui suivirent permirent de détailler plusieurs aspects tels la place de l’Union européenne dans la mondialisation, son caractère anti-démocratique, sa politique économique, la montée de l’extrême droite et les perspectives portées par les résistances populaires.Lors de la soirée, conviviale, les représentants des comités ont fait connaître et partager les spécialités gastronomiques de leur région, une soirée animée par des amis musiciens qui ont accordé violons et guitare au thème de l’après-midi en nous présentant leur répertoire de musique irlandaise.
ProgresserLa réunion s’est terminée dimanche par une matinée de débat consacrée au fonctionnement du parti. Comment combiner démocratie et efficacité ? Quels liens entre les comités et les directions du parti ? Comment mieux accueillir les nouvelles et nouveaux militantEs ? Quelle place pour les femmes dans le parti ? Quelle formation politique ? Ces questions donnèrent lieu à des échanges nourris. ChacunE put exprimer son ressentiment contre les dysfonctionnements et le caractère souvent rugueux de nos débats, mais aussi dire les améliorations constatées et faire des propositions concrètes pour faire encore progresser les moyens et les liens militants qui font du NPA non pas une somme de comités éparpillés et isolés mais bien un collectif militant intervenant dans la lutte de classe à l’échelle nationale. La réunion fut aussi l’occasion de faire le point sur la campagne financière en cours et sur les moyens de communication du parti, notre presse en particulier.Cette première échéance aura répondu à l’objectif d’avoir un lieu d’échange et de partage d’expériences, apprécié de la plupart des participantEs. Malgré les tâtonnements et l’insatisfaction parfois exprimée sur le choix des thèmes soumis à la discussion, c’est une expérience qui demande à être renouvelée.
Côme Pierron