Si certaines des annonces d’Attal pourraient faire rire (l’interdiction des textes à trous), l’ensemble est plutôt inquiétant. Le nouveau ministre, dans la droite ligne de Blanquer, cherche à imposer un retour aux fondamentaux (mathématiques et français) et surtout une extension des évaluations nationales.
Attal prétend offrir les mêmes conditions scolaires au départ, niant les différences sociales dans le rapport à l’école ; puis il orientera vers des filières courtes (ou en apprentissage) les jeunes qui auront raté leurs évaluations. On peut juger de leur caractère profondément inégalitaire socialement, par exemple, celle de français en 4e portera sur le Petit Chose de Daudet (le ministère l’a déjà mise en ligne, si vous voulez faire réviser vos collégienEs préféréEs)...
L’apprentissage n’est pas cumulatif
Les études sociologiques et pédagogiques montrent que l’apprentissage n’est pas linéaire. Il ne faut pas maîtriser les fondamentaux (lire, écrire compter) pour pouvoir apprendre autre chose. Au contraire : c’est parfois devant une tâche complexe qu’on gagne en maîtrise des bases. Sans compter que c’est par l’ouverture aux arts, à la technique et au monde que l’on devient un peu plus qu’une intelligence artificielle… Rien de nouveau ici, Élise et Célestin Freinet l’avaient théorisé et mis en pratique dès 1920. Un siècle plus tard, Gabriel Attal réinvente la roue carré et continue à croire que les enseignantEs ne sont que des perroquets.