Àl’image de ce qui s’était passé pendant les vacances de printemps, Jean-Michel Blanquer met en place un dispositif ciblant les élèves « décrocheurs », leur permettant de revenir à la fin des vacances d’été dans leur établissement, pour suivre des cours de soutien. Au-delà de la communication et de l’image qu’il veut renvoyer (« Je m’occupe des élèves en difficulté »), la mise en place des « vacances apprenantes » cache mal l’entreprise de démolition du service public opérée depuis des années.
Des moyens confisqués
De la maternelle au lycée, les classes débordent d’élèves, empêchant le travail enseignant. Partout le manque de matériel et de formation a empêché les élèves de garder le contact avec leurs professeurEs pendant le confinement. Aussi cette mesure est au-delà du dérisoire, emplâtre homéopathique sur une jambe de bois vermoulu. Pire : cet accueil de vacances pourrait se révéler contre-productif. Son financement repose sur des moyens confisqués, ce qui empêche des tentatives de remédiation pendant la période scolaire. C’est pourtant bien en cours d’année, avec leurs professeurEs que les élèves peuvent progresser. Les plus découragés d’entre elles et eux subiront sans doute durement la mesure, ce qui les éloignera pyschologiquement encore un peu plus de l’école. Se fondant sur le volontariat, cela renvoie aussi aux familles la prétendue responsabilité de l’échec scolaire alors que c’est bien l’école qui, par son fonctionnement, laisse de côté les élèves les plus fragiles. Cette éviction scolaire a été exacerbée pendant la crise sanitaire.
Ce dont les élèves et les personnels chargés de les éduquer ont besoin, c’est de moyens en cours d’année, des classes allégées et des locaux vastes et pensés pour répondre aux impératifs sanitaires. L’argent des « vacances apprenantes » ou du service national universel (SNU) pourrait être utilisé pour (re)développer les colonies de vacances populaires, qui permettaient à tous les jeunes de faire leur propre expériences des vacances.