Publié le Mercredi 16 novembre 2022 à 08h43.

IVG : nos vies, nos corps nous appartiennent

USA, Pologne, Italie, les attaques contre le droit à l’IVG se multiplient et ont des conséquences dramatiques pour les femmes. Si une restriction des droits est toujours une violence en soi, l’interdiction ou la limitation de l’IVG renforce la violence contre les femmes.

L’interdiction de l’avortement ne réduit pas le nombre d’avortements, mais pousse les femmes à se diriger vers des avortements non sécurisés. L’OMS estime que 25 millions sont pratiqués chaque années et que 39 000 femmes en meurent. Mais il y a aussi les conséquences médicales de ces avortements clandestins : des millions de femmes sont hospitalisées chaque année à cause des hémorragies, infections, perforations utérines, lésions de l’appareil génital provoqués par ces IVG non sécurisés.

Au risque médical s’ajoute le risque pénal avec les avortements clandestins

L’accès à ces avortements clandestins met aussi les femmes dans des situations précaires, plus propices aux violences : il faut parfois financer le voyage, acheter le silence, tout en étant dans une position de fragilité extrême puisque dans l’illégalité. Car au risque médical s’ajoute le risque pénal : au Salvador par exemple, les avortements clandestins sont jugés comme des homicides aggravés et peuvent être punis de peines de prison aussi bien pour la femme que pour les personnes l’ayant aidée.

Par ailleurs, l’interdiction ou la restriction de l’IVG vient entériner d’autres violences : lorsque l’on interdit à une femme l’avortement après un viol ou dans des situations de violences conjugales où la grossesse a été profondément altérée et met en danger sa vie, on fait comprendre que la vie et la qualité de vie d’une femme comptent moins qu’un embryon ou un fœtus. Sur le fond, les femmes sont dépossédées de leur corps jusqu’au bout.

S’attaquer à l’IVG est une violence contre les femmes : le contrôle du corps des femmes, la privation de ce libre choix alimente l’idée selon laquelle les femmes seraient des sous-êtres incapables de décider par et pour elles-mêmes et nourrit la logique patriarcale d’oppressions et d’exploitation des femmes.