Publié le Mercredi 3 septembre 2025 à 09h29.

La solidarité avec l’Ukraine ne peut souffrir de confusions

Alors que Trump déroule le tapis rouge à Poutine et que les négociations se multiplient au détriment des UkrainienNEs, la résistance populaire continue. Syndicats, féministes, militantEs LGBTQI+ et forces progressistes mènent un combat vital contre l’impérialisme russe et le néolibéralisme.

Le tapis rouge déroulé à Poutine par Trump en Alaska et les négociations à huis clos sur le dos des UkrainienNEs qui s’y sont tenues ont rempli leur fonction : Poutine a obtenu de Trump que l’exigence d’un cessez-le-feu ne soit plus un préalable aux négociations. La pression sur le pays agressé s’est ainsi renforcée, de même que la propagande prônant une capitulation de l’Ukraine.

L’opposition ukrainienne a besoin de notre solidarité

L’opposition en Ukraine existe bel et bien et a besoin de notre soutien. ContraintEs de se défendre contre un régime russe qui pratique l’élimination systématique des opposantEs politiques, les UkrainienNEs continuent de se battre pour protéger et étendre les bases d’un régime démocratique. Malgré la guerre, les syndicats ne cessent de s’opposer aux réformes néolibérales et aux politiques patronales, y compris par la grève ; le mouvement féministe continue de défendre pied à pied le droit à l’avortement face aux réactionnaires ukrainiens cherchant à le limiter ; les militantEs LGBTQI+ organisent des Prides dans tout le pays ; les organisations politiques mènent la bataille idéologique et assurent la défense territoriale jusqu’au cœur des tranchées.

Ces militantEs, qui luttent à la fois contre l’impérialisme russe et le néolibéralisme, nous disent toustes la même chose : « Nous avons besoin de votre solidarité ! » Cet internationalisme par en bas est mis en pratique au sein du RESU (Réseau de solidarité avec l’Ukraine) : délégations en Ukraine, soutien aux UkrainienNEs en France, accueil des militantEs ukrainienNEs et relais de leurs actions et ­revendications.

En finir avec les balivernes sur le besoin de sécurité russe

À la racine de l’invasion il n’y a pas le besoin de « sécurité russe » mais la mise sous tutelle des peuples de la région. Peu importe la puissance nucléaire russe qui rend inenvisageable toute agression militaire contre elle, la propagande présentant la situation comme une guerre défensive d’un régime en quête de garanties de sécurité est répétée à l’envi. Pourtant, les interventions armées en Tchétchénie et en Géorgie dans les années 2 000 ne répondaient évidemment pas à un besoin de sécurité, pas plus que le renfort apporté par le pouvoir russe, y compris militairement, pour réprimer les révoltes au Kazakhstan (début 2022) et la grève générale au Belarus (2020). Toute mobilisation populaire, toute aspiration démocratique et sociale — que ce soit dans la Fédération de Russie ou dans les pays voisins — met en danger le régime du Kremlin et doit être écrasée.

Les droits des peuples ne sont pas négociables

« Zelensky, président de rien » : un mensonge éhonté. Cet argument, plus rare tant il s’inspire directement de la propagande poutinienne, a pourtant été prononcé en meeting de rentrée par Jean-Luc Mélenchon. On pourrait rappeler qu’en temps de guerre, sous les bombes, avec un cinquième du territoire occupé et huit millions d’UkrainienNEs déplacéEs, il n’existe pas d’élections démocratiques. Mais disons simplement que s’en prendre au dirigeant élu d’un pays agressé par un dictateur fasciste aux manettes depuis 25 ans est aussi dangereux que honteux.

Contre la géopolitique du « moins pire », troupes russes hors d’Ukraine ! 

Certains affirment que l’Ukraine devrait céder des territoires pour parvenir à un accord de paix ; Trump va jusqu’à proposer de « les échanger » avec la Russie. Ces discours font primer les intérêts géopolitiques sur les droits des peuples, traitant ces territoires comme de simples marchandises. Pourtant, ces territoires sont habités par des personnes qui ont perdu leurs proches, leurs maisons, leurs droits démocratiques, sociaux et matériels fondamentaux. Ce sont des femmes violées, des jeunes exécutéEs, des enfants voléEs et déportéEs. Quoi qu’en disent les partisans d’un souverainisme à géographie variable, la russification forcée des territoires ukrainiens occupés ne laisse aucun doute : il n’y a ni paix ni avenir sous une occupation coloniale.

Groupe d’intervention Solidarité Ukraine du NPA