Dès le 17 novembre, en Touraine comme ailleurs, le mouvements de Gilets Jaunes s’est structuré autour de l’occupation des ronds-points. De plus, depuis l’acte ii, chaque samedi une manifestation occupe le centre de Tours, et ce même pendant les vacances de fin d’année.
Après l’évacuation des ronds-points, ces manifestations sont devenues le rendez-vous hebdomadaire de la contestation. Les actes x et xi ont rassemblé entre 1 000 et 1 500 manifestantEs. L’acte xii, mobilisant aussi des groupes de Gilets jaunes des départements proches, a réuni plus de 3 000 personnes derrière une banderole qui proclamait : « Démocratie directe, pouvoir au peuple ».
Assemblée hebdomadaire
Dès le début du mouvement, quelques militantEs (du NPA, de la FI, de l’AL) se sont engagés auprès des Gilets jaunes et ont lancé l’idée de se structurer autour d’une assemblée. Elle se réunit désormais tous les vendredis soirs (des assemblées locales ont lieu aussi à Loches et Amboise). Il a fallu dépasser les réticences, compréhensibles, de nombreux Gilets jaunes des premiers jours, qui craignaient une récupération du mouvement. Ces assemblées ne sont caporalisées par personnes. Elles sont des lieux qui se mettent au service de la construction du mouvement, et sont devenues incontournables pour la pérennité de la mobilisation. Des militantEs politiques, des syndicalistes y participent sans cacher leurs étiquettes, mais nul ne se réclame de telle ou telle organisation. Ils sont des acteurs du mouvement et ne cherchent pas à imposer leurs positions. Ces assemblées rassemblent de plus en plus de monde. Nous étions 150 à la dernière, dont une moitié de femmes, et nous y avons acté la signature de l’appel de Commercy. Des commissions se sont mises en place.
Suite à la violence de la répression policière lors des manifestations du début du mouvement, un comité de défense des victimes s’est aussi créé à l’initiative de militantEs. C’est aujourd’hui l’outil de défense de l’ensemble du mouvement face à la répression et aux nombreuses pressions policière : violences lors des manifestations, arrestations, convocations…
Facebook reste toujours l’espace qui fixe le calendrier au mouvement local. Cependant aujourd’hui plusieurs des animateurs des ces pages participent aux assemblées, ce qui permet une meilleure coordination. Une des pages a changé de nom pour devenir Le Média Jaune 37. Par ailleurs, une page lancée par quelques militants (NPA, AL, FI) pour inciter à la solidarité avec le mouvement regroupe plus de 400 abonnés.
Des syndicats locaux ont appelé à participer aux manifestations (la CGT Sanofi en décembre, les syndicats CGT des organismes sociaux, Solidaires) tout comme l’assemblée des lycées mobilisés (soutenue par une intersyndicale SNES/SNETAP/CGT éduc/Sud/FO). Mais le reste du mouvement syndical, UD CGT en tête, n’a pas tendu la main au mouvement des Gilets jaunes. Dépassant cet état de fait, des Gilets jaunes étaient, elles et eux, dans la rue le 5 février.
Correspondant