Deux organismes officiels se penchent sur les retraites, le COR et le CSR (Comité de suivi des retraites). Le CSR est composé de deux femmes et deux hommes, « aux compétences reconnues en matière de retraites », et d’un président, nommé en Conseil des ministres. Le CSR est chargé de rendre chaque année « un avis public portant sur les objectifs financiers et sur les objectifs d’équité assignés à notre système de retraites ». Il s’appuie sur les projections du COR. Ainsi il invite le gouvernement à « ramener le système sur une trajectoire d’équilibre » en préconisant la « sous-indexation des pensions qui permettrait des économies assez rapides » et « le recul de l’âge de départ à la retraite qui pourrait se "justifier" par l’allongement de l’espérance de vie », ce qui ne l’empêche pas d’affirmer que son rôle n’est pas « d’empiéter sur le choix politique » !
Le CSR a aussi pour fonction « d’analyser la situation comparée des femmes et des hommes au regard de l’assurance vieillesse, et de l’évolution du pouvoir d’achat des retraités, avec une attention prioritaire à ceux dont les revenus sont inférieurs au seuil de pauvreté » mais aucune mesure n’est actuellement proposée au gouvernement sur ces sujets.
Dans un avis publié le 22 septembre 2022, le CSR a annoncé le retour « rapide et durable des déficits » et a prédit à son tour « un risque de déséquilibre résiduel à court et moyen terme ». Il a refusé de faire un choix entre plusieurs solutions : « hausse de l’âge légal, durée de cotisation, sous-revalorisation des pensions assortie de mesures de protection pour les bas salaires ». Mais il a néanmoins annoncé « [qu’]aucun scénario ne peut être indolore pour l’ensemble de la population » et précisé que l’option de la hausse de l’âge légal ou de la durée de la cotisation pourrait être justifiée car ce serait « le prix à payer pour ne pas augmenter les cotisations, ce qui réduirait le niveau de vie des retraitéEs ».