Publié le Dimanche 9 octobre 2022 à 10h00.

Le CSR à la botte du pouvoir

Deux organismes officiels se penchent sur les retraites, le COR et le CSR (Comité de suivi des retraites). Le CSR est composé de deux femmes et deux hommes, « aux compétences reconnues en matière de retraites », et d’un président, nommé en Conseil des ministres. Le CSR est chargé de rendre chaque année « un avis public portant sur les objectifs financiers et sur les objectifs d’équité assignés à notre système de retraites ». Il s’appuie sur les projections du COR. Ainsi il invite le gouvernement à « ramener le système sur une trajectoire d’équilibre » en préconisant la « sous-­indexation des pensions qui permettrait des économies assez rapides » et « le recul de l’âge de départ à la retraite qui pourrait se "justifier" par l’allongement de l’espérance de vie », ce qui ne l’empêche pas d’affirmer que son rôle n’est pas « d’empiéter sur le choix politique » ! 

Le CSR a aussi pour fonction « d’analyser la situation comparée des femmes et des hommes au regard de l’assurance vieillesse, et de l’évolution du pouvoir d’achat des retraités, avec une attention prioritaire à ceux dont les revenus sont inférieurs au seuil de pauvreté » mais aucune mesure n’est actuellement proposée au gouvernement sur ces sujets. 

Dans un avis publié le 22 septembre 2022, le CSR a annoncé le retour « rapide et durable des déficits » et a prédit à son tour « un risque de déséquilibre résiduel à court et moyen terme ». Il a refusé de faire un choix entre plusieurs solutions : « hausse de l’âge légal, durée de cotisation, sous-revalorisation des pensions assortie de mesures de protection pour les bas salaires ». Mais il a néanmoins annoncé « [qu’]aucun scénario ne peut être indolore pour l’ensemble de la population » et précisé que l’option de la hausse de l’âge légal ou de la durée de la cotisation pourrait être justifiée car ce serait « le prix à payer pour ne pas augmenter les cotisations, ce qui réduirait le niveau de vie des retraitéEs ».