Le Conseil politique national du NPA s’est réuni les 8 et 9 février. L’occasion, notamment, de faire un bilan d’étape de la mobilisation exceptionnelle contre la « réforme » des retraites, et de discuter de ses perspectives et du rôle des militantEs anticapitalistes et révolutionnaires.
La résolution majoritairement adoptée (53 % des voix exprimées) indique que « [l’] on voit, avec la mobilisation actuelle, le caractère profondément unificateur, pour le prolétariat du pays, du système de protection sociale. Celui-là même que la bourgeoisie veut casser. On y perçoit aussi des éléments de radicalité qui sont liés à l’entrée du capitalisme dans une phase de crise approfondie, où il est clair pour des centaines de milliers de personnes que le système est dans une impasse. On y ressent aussi des capacités de résistance importantes malgré les attaques subies ces dernières années et le recul des organisations ouvrières. »
Un gouvernement fragilisé
Loin d’être défaite, la mobilisation est entrée dans une nouvelle phase depuis la fin de la grève reconductible à la SNCF et la RATP, avec l’entrée en lutte de nouveaux secteurs (notamment dans les lycées, dans l’enseignement supérieur et la recherche, mais aussi du côté des éboueurs ou de certains secteurs de l’énergie). Qui plus est, le soutien à la grève et l’exigence du retrait de la réforme de reculent pas : « le gouvernement a beau chercher à rester droit dans ses bottes, une chose est certaine : il est très fragilisé. D’abord parce que le rejet de cette contre-réforme reste massif. En effet, d’après les enquêtes d’opinion, plus de 60 % de la population souhaite le retrait pur et simple de ce projet, avec ou sans âge pivot. Alors que cette réforme est complexe, technique, la majorité de la population a bien compris qu’au bout du bout, tout le monde serait perdant. Et ce n’est pas la présentation de l’avant-projet de loi et de son étude d’impact annexée qui risque de faire changer les choses puisque la projection de l’âge d’équilibre est fixée à 65 ans (mais pourra être plus tardif pour les générations futures) et pour celles et ceux qui partiront avant, le malus sera de 8 % et non plus de 5 % comme annoncé. Enfin, la part des 13,8 % du PIB alloués actuellement pour les pensions baissera dans les années à venir. »
Manifestation nationale, grève de masse
Dans un tel contexte, il s’agit de défendre une orientation combative, dont l’objectif doit être ambitieux, mais à la hauteur de la situation : gagner contre Macron. « La bataille pour une grève de masse doit être menée partout : dans nos AG professionnelles et interprofessionnelles pour maintenir l’activité d’explication de la réforme et de conviction de la nécessité de se mettre en mouvement et en grève ; dans nos syndicats pour maintenir un haut niveau d’activité militante, ne pas retourner à la routine ; auprès des autres organisations politiques engluées dans les municipales et leurs discussions d’appareils. […] Nous défendons une orientation qui combine la proposition d’une manifestation nationale à Paris contre la politique de Macron, pour rassembler le mouvement pour le retrait de la réforme, les Gilets jaunes et toutes celles et ceux qui veulent arrêter Macron, afin de relancer le mouvement avec la nécessité de démarrer, tous secteurs confondus, une grève de masse pour gagner, avec une articulation entre revendications sectorielles et lutte contre la réforme des retraites. »
C’est dans ce cadre général que nous envisageons notre participation aux élections municipales dans un certain nombre de villes, certes insuffisant, mais qui permettra de faire entendre une autre voix lors de cette échéance : « Nous participons à des listes dont les délimitations sont liées au mouvement, à l’orientation que nous défendons dans celui-ci, avec des militantEs qui se sont révélés dans la lutte ; dans la plupart des endroits où nous sommes parvenus à construire des listes, c’est l’écho gagné dans le mouvement qui a permis de les constituer. […] [Ces listes reposent sur] l’indépendance de classe, pour la rupture avec le capitalisme et ses institutions, le refus des majorités de gestion de la pénurie avec les organisations intégrées à l’appareil d’État. »
Une motion de solidarité avec toutes les victimes de la répression a été adoptée, et d’importantes décisions ont été prises, au vu de la situation de la trésorerie du NPA, concernant les questions financières, sur lesquelles nous reviendrons la semaine prochaine.